Le pire qui pourrait arriver ... [pv mouman]

Et voilà, ça recommence. Je sens venir le sermon à plein nez. Tu es encore sortie ma fille, sans notre permission et sans ta garde personnelle. Que veux-tu ? Te faire tuer ? D'abord, je ne vois pas qui aurait envie de me faire tuer. Tous les gens que je croise et qui me reconnaissent se dise qu'il vaut mieux me ramener au palais pour éviter les ennuis avec le roi d'Ygrath. Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait m'arriver de fâcheux. Bon, c'est sûr que lorsque je ne suis pas reconnue, j'ai le risque très léger de me faire éventrer et violer comme n'importe laquelle des jeunes femmes qui marchent seules dans le royaume. On me l'a répété une centaine de fois, mais si je ne sors pas, et que je n'ai pas le droit de me renseigner sur le monde, comment j'apprendrai ? Je désire apprendre, et pas seulement sur l'Archipel. Je veux tout apprendre sur le Ghealdan, et même sur ce qui se trouve en dehors de ses frontières. Je n'aime pas être tenue à l'écart de ce qui se passe. Certes, c'est normal que l'on veuille faire de la princesse une démone pure et dure mais … je n'aime pas l'ensemble de ma race. Je n'aime pas la sauvagerie des démons. Et c'est bien malgré moi que j'ai cette frénésie qui me prend quand je vois du sang, touche du sang ou hume du sang frais. J'ai besoin de m'évader dans un monde plus pacifique, plus enchanté, plus beau. Et ça, ce n'est pas en Ygrath qu'on le retrouve.

Devant l'immense porte des appartements de Père et Mère, je me tiens entre les deux serviteurs démons qui sont venus me chercher. Ceux-ci m'ont dit que l'on désirait me parler. Encore Père, probablement, qui s'inquiète de mon sort. C'est toujours Père qui me sermonne. Ça ne devrait pas être trop mal : comme à chaque fois je m'en tirerai avec un simple avertissement, un sourire contrit et une accolade chaleureuse à la fin de l'entretien. Père est ainsi. Il n'aime pas se montrer trop dur avec moi.

Mère, c'est autre chose. Bien que des fois j'ai l'impression qu'elle a bien envie que je me fasse éventrer quand je marche dans la rue, d'autres fois, elle se montre extrêmement sévère en ce qui a trait à ma sécurité. Probablement son côté maternel. Elle est dure avec moi, beaucoup plus qu'elle l'est avec mon frère, et froide. Très froide. Les regards qu'elle me lance, parfois, quand nous sommes tous réunis, ou que nous nous trouvons dans la même pièce, c'est à me glacer le sang dans les veines. Et pourtant les démons sont connus pour avoir le sang chaud. Mais elle, son regard me transperce plus que n'importe quel autre, plus que celui de Père. Mais leurs deux regards n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Leur manière de me regarder est pénétrante, mais différente.

Il ne me reste qu'à prier pour que ce soit Père qui soit derrière la porte. Je n'ai pas envie d'une confrontation avec elle. Pas après que je sois rentrée hier, ramenée par un petit paysan qui désirait se faire valoir devant son roi. Oh, il a bel et bien été récompensé pour son acte. Mais moi qu'est-ce que j'y gagne ? Le fait que mes parents aient été mis au courant de mon escapade, et que maintenant, je doive affronter l'un ou l'autre de mes parents. Ou pire, les deux !

Je prie un instant alors que la porte s'ouvre. Loupé. C'est Mère.

listening to rien du tout

Forcément ces choses là n'arrivent que quand j'ai enfin un minimum de paix et de tranquillité. Pour une fois que j'étais réellement seule. Mon "cher" mari réglait des affaires urgentes, et les enfants étaient je ne sais pas où ...ailleurs. Serenap devait être dans une quelconque auberge à se taper la moitié des prostitués du royaume et sa sœur ...sa sœur était sortit. Comme si je ne le savais pas. Dès qu'elle était sortit les gardes m'en avait informé, comme si elle pouvait se déplacer sans se faire repérer en étant la princesse du royaume. Au final c'est pas tellement le fait qu'elle sorte qui me dérange personnellement son père lui voudrait l'avoir tenu au bout d'une laisse au pied de son lit. Mon problème avec elle c'est qu'à chaque fois qu'elle est quelques part il y a des problèmes. La moitié du royaume combattrait l'autre moitié ne serait ce que pour un regard.
De plus a chaque coin de rue elle tente de se faire violer ou agresser. Je dis bien tente ... car généralement avant de commettre l'irréparable ils la reconnaissent. Entre le désir et la peur de la mort dans d'atroces souffrance c'est le dernier cas qui l'emporte.

Bref je savais qu'elle était dehors et au final ...ça me dérange pas plus que ça. Elle peut même se faire tuer et se vider de son sang, au contraire ça m'arrange.
Mais forcément il faut qu'il y en ait un pour la reconnaître et faire de l'excès de zèle.
Aussi on m'a prévenu qu'un paysan l'avait retrouvé et ramenée au palais. Il était repartit avec une légère récompense, Heureusement pour lui le roi était ...ailleurs hier. Surement entrain de s'occuper de quelques sujet important. Aussi c'est moi qui l'ai récompensé, le roi lui aurait arrachés les yeux pour avoir vu sa fille et trancher la tête après. Pas que ça me dérange ce genre de chose mais ce sont les raisons qui m'insupportent.

Que faire d'elle ...si au moins elle acceptait de grandir, qu'elle laisse pousser au moins ses cornes, mais non elle reste obstinément à l'état de vampire. Elle ne partage pas non plus le gout du sang de sa race, elle le cache plutôt bien mais quand elle assiste à certains spectacle je remarque bien son dégout.

Je n'avais absolument pas envie de lui faire la moindre remontrance, sa ma vie m'importe peu qu'elle se fasse massacrer par tout Ygrath que ça ne me toucherait pas. Mais les apparences obligent, puisque le roi son père, mon mari lui a interdit de sortir je ne peut la laisser sans rien faire.
Qu'est ce que je pourrais lui dire? Servir le même couplet habituel sur les dangers qu'il y a dehors ? Que sortir sans ses gardes du corps est une folie ?
A son age je n'avais pas de garde du corps, son père non plus encore moins son frère. Chose qu'elle ne manquerait pas de me répondre.
Je pourrais la tuer tout de suite plonger une fine lame dans son cœur, et après prétexté qu'elle s'est suicidée. Théoriquement on me croirait, mais avec le roi et borné et aveugle comme il est serait capable pour une fois d'y voir clair.

C'est avec lassitude que je finis par ouvrir la porte. Sait on jamais elle aurait pu "s'échapper" encore une fois. Partir ailleurs, ou bien avoir glissé dans les escaliers, mais non elle est bien présente, attendant patiemment ce qui va suivre.
D'un signe j'indique à Xanaeve de rentrer et aux serviteurs de nous laisser.
En la regardant comme ça dans une légère pénombre j'arrive à retrouver mes traits de quand j'avais son âge. Bien sur qu'elle est magnifique, peut être plus que moi à son âge. Mais à chaque fois que je la vois si jolie je ne peut m'empêcher de penser aux regards de son père quand il la voit. Une fois la porte refermée je me préparer à lui sortir le même sermon que je n'apprécie pas moi même.

Qu'elle idée brillante que de sortir. Sans ta garde en plus. A croire que tu veux te faire tuer.
Tu aurais pu au moins te faire accompagner de ton frère si tes gardes te pèsent.
Ygrath est dangereux pour de jeune fille, ton père serait mort si tu venais à disparaitre.

"C'est exact."

Une porte venait de s'ouvrir sans bruit, et Izerael se tenait dans son encadrement. Le Roi s'avança vers sa famille, ni trop vite, ni trop lentement, avec cette grâce majestueuse qui lui était coutumière. Les liserés de feu qui parcouraient sa peau bougeait de manière plutôt frénétique et désordonnée, signe que le monarque était irrité. Sa queue d'os se balançait au rythme de son pas décidé. Les trois têtes de BriseVie, le terrible fléau royal, battait à son coté. Le Roi vint auprès de Soberael, prit la main de la Reine et sa bouche vint y déposer un baiser.

"Le petit différent qui m'opposait à Stualo s'est finalement réglé plus vite que je ne l'espérais. Preuve que les humains n'ont pas le monopole de la lâcheté..."

Puis Izerael tourna son regard vers sa fille. Il avait bien vu, lorsqu'il avait prononcé ses premiers mots, la déception imprégner le regard de la princesse, juste après la surprise. Il comprit, par une sorte d'empathie paternelle, que sa fille craignait de se faire sermonner par ses deux parents à la fois. Il eût un sourire intérieur, qui ne transparut pas sur ses lèvres. Dommage pour Xenaeve, il ne pourrait pas être aussi compréhensif qu'à l'habitude. Pas avec Soberael dans la même pièce.

"Je suis déçu, ma fille. Faut-il donc que tu profites ainsi de mes absences ? Il me semble que dès que j'ai le dos tourné, tu t'empresses de me désobéir. Les règles que tu trahis si allègrement, je les aie fixées pour ta propre sécurité. Est-il donc possible que tu te soucies si peu de ta propre personne ? Si cela t'indiffère, penses-tu à la tristesse que tu nous causerais s'il t'arrivait quelque chose ?"

L'image du petit corps de la princesse, totalement éventré, disloqué et déchiqueté s'imposa dans l'esprit du Roi. Un frisson le parcourut à cette évocation. Il savait que de telles choses étaient possibles : lui-même avait mis des femmes dans cet état, alors qu'il était jeune. Sa fille n'avait-elle donc aucune idée de ce qu'elle risquait ?

"N'as-tu donc aucun respect pour tes parents, Xenaeve ?"

La main du Roi remonta le long du bras de son épouse, et vint se caler sur l'épaule de celle-ci. Il redoutait le moment où la princesse plongerait ses yeux verts dans les siens, avec une candeur innocente. Mais pourquoi sa fille était-elle donc si belle ?

La jeune princesse, dès les premiers mots de sa mère, avait deviné que les choses ne seraient pas des plus agréables si elle ne se comportait pas avec une parfaite soumission lors de cet entretien. Sa mère l'effrayait plus qu'elle ne l'avouerait jamais à voix haute. Certes, dans le monde démoniaque, beaucoup de gens avaient des raisons d'avoir peur de leur mère – toutes des démones, tout de même – mais aucune de ces autres mères n'était la reine, une reine jalouse et entièrement antipathique à l'égard de sa fille. Et disons le tout de suite, Xenaeve était quelqu'un qui n'aimait pas du tout les conflits, chose étonnante pour un démon. Aussi, quand une querelle pointait le bout de son nez, elle faisait tout en son pouvoir pour que le niveau de voix reste raisonnable. Elle détestait qu'on crie sur elle. Elle savait toutefois que son père en tenait compte lors de ses sermons. Pas sa mère.

L'entrée du roi dans la pièce la surprit au plus haut point. Elle se demandait, finalement, quel scénario était le pire entre sa mère seule ou les deux ensemble. Sa mère la faisait sentir toute petite, mais pas honteuse. Son père, elle lisait cette déception dans ses yeux et elle ne le supportait jamais. Elle n'aimait pas perdre le respect qu'il avait pour elle.

-Je suis désolée, mère, père.

Pendant un moment, elle pensa en rester là, la tête inclinée en signe de soumission. Mais elle ne le put pas. Comme à chaque fois qu'elle se retrouvait dans ce genre de situation, elle ne pouvait absolument pas résister à l'envie de trouver un nouvel argument en faveur de ses sorties non surveillées. Elle leva la tête, regarda tour à tour son père et sa mère.

-Seulement, vous m'avez conté souvent des histoires de votre jeunesse, et mère, vous relatez souvent avec délice les prouesses de mon frère, et jamais, au grand jamais je ne vous ai entendu parler de gardes. Pourquoi les choses sont différentes pour moi ? Croyez-vous donc que je sois si faible ?

Elle passa par-dessus le chapitre de sa haine du sang. Ses parent connaissaient son dégoût, mais savaient aussi dans quel frénésie elle entrait quand elle en sentait l'odeur ou la texture, ils savaient comme sa vue l'excitait malgré elle et comme elle se tenait loin de toute sorte de violences.

listening to Hinoi Team - Hey Mister DJ

Comme le Roi l'avait prévu, le regard de sa fille lui porta un coup au cœur. Il fut cependant assez habile pour le cacher. Pour lui, il était important que cet entretien se déroule le plus vite possible, sans accroc, histoire de ne pas laisser à Soberael l'occasion de remarquer le moindre signe de l'affection plus que paternelle que le Roi portait à la Princesse. Il fut assez satisfait quand Xenaeve baissa les yeux et resta ainsi une bonne seconde. C'était le meilleur moyen de faire en sorte que cette petite réunion ne dure pas trop.
Mais, comme le dit une célèbre loi : "Si quelque chose peut mal tourner, alors sois-en sûr, elle tournera mal." En accord avec cet énoncé, Xenaeve ne put apparemment pas s'empêcher de se défendre. Izerael, lui, ne put s'empêcher de paraître un peu plus mécontent. Il espérait que sa femme et sa fille interpréteraient mal cela, le prenant comme un signe d'irritation du monarque envers la réplique de sa fille.

"Tu n'as pas l'air aussi désolée que tu ne le prétends, Xenaeve..."

Il se remémora les paroles qu'elle avait prononcées, à propos des gardes, et il n'eut aucun mal à leur trouver une réplique. Il reprit d'une voix douce, mais sous laquelle perçait cependant le mécontentement.

"Tu oses me dire que je te crois faible ? Alors que mon sang coule en tes veines ? Retire immédiatement ces paroles, ma fille, si tu ne souhaites pas déclencher la colère de ton père !"

L'éclat de voix qui anima sa dernière phrase fit légèrement trembler la pièce. Izerael reprit sur un ton plus calme.

"Les choses sont différentes pour toi pour une bonne raison : tu mésestimes le danger qui règne sur notre terre ! Nous sommes des démons ! Nous sommes le mal, pour les autres races comme nous le sommes entre nous. Tu appartiens à la famille royale démoniaque, et notre maison a toujours agi de la même façon pour les jeunes princes et princesses. Moi-même, dans ma jeunesse, je me suis plié à cette quasi-coutume : j'ai écumé tout notre archipel, mais au sein d'un groupe de jeunes démons, composé des fils et filles de la haute noblesse de notre royaume. C'est ainsi que j'ai rencontré ta mère, tu le sais.
Mais toi, ma fille, accepterais-tu de sortir, entourée de ces jeunes vampires assoiffés de sang ? Tu peux tromper ceux de l'extérieur sur ta haine et ton amour du sang, mais crois-tu que ta propre famille soit dupe ? Tu détestes t'abandonner à la frénésie où te plonge la vue de l'hémoglobine, alors penses-tu pouvoir suivre des démons dont le seul plaisir est de la faire couler ?"

Le monarque s'arrêta quelques instants. Le silence était complet. Izerael remarqua alors quelque chose. La princesse avait parlé de son frère. Le roi ne put s'empêcher de ressentir de la fierté à l'évocation de son fils. Il reprit alors une nouvelle fois la parole.

"Quant à Serenap, je t'accorde qu'actuellement, il sort seul dans nos rues. Mais bien qu'il me déçoive encore à ce propos, tu ne peux nier qu'il est plus puissant que toi. Il peut se le permettre. En outre, il marche à visage découvert, arborant fièrement un rang qu'il ne mérite toujours pas, et son visage est reconnu de tous. Alors que toi, Xenaeve, tu cours les ruelles les plus dangereuses d'Ygrath habillé comme une simple paysanne, en dissimulant ton visage. Comme le disait ta mère, c'est à croire que tu tiennes à te faire tuer.

Dès lors, tu comprends que je ne saurais donc t'autoriser à sortir sans escorte. Que cela soit désormais clair entre toi et moi, Xenaeve : dorénavant, je considérerais tes gardes du corps comme fautifs s'ils te laissent leur fausser compagnie. Et tu sais que quand il s'agit de ta sécurité, je ne suis guère enclin à pardonner l'échec..."

Il était désolé d'imposer cette mesure à sa fille, mais il ne pouvait faire moins sans s'attirer les foudres de la Reine...

Pourquoi avait il fallu qu'il arrive.
Tout ce serait absolument bien passé, sans lui.
Je n'avais absolument aucune envie de la sermonner, je lui aurais tenue le même discours moralisateur , plat et fade que je lui tiens à chaque fois. J'aurais regarder son visage et y aurait vu mes traits. Cela m'aurais adouci un peu, légèrement.
Mais fatalement maintenant qu'il est là je vois cette lueur dans son œil qu'il n'a jamais su dissimuler. Cette lueur que voit une femme dans l'œil dans son mari quand il regarde ailleurs. Malgré ses efforts pour cacher son attirance je la vois bien aussi claire que s'il l'exprimait au grand jour. Plongé dans la contemplation de sa fille il ne sentirais même pas une lame lui trancher la jugulaire, je pourrais l'assassiner lui et sa maudite fille. J'installerais alors son fils sur le trône, Serenap ferait une agréable marionnette. Peut être conserverais je sa sœur en vie, emprisonnée dans une des noirs cellule de ce château. Dans l'obscurité absolue je lui rendrais chaque jour visite la laissant croupir sous d'immondes tortures, la défigurant pour masquer sa beauté. A moins qu'elle ne décide de grandir, de devenir une véritable démone, intrigante, meurtrière et assoiffée de sang et de pulsion sexuelles.
A l'occasion il faudrait que je contact Armedtal voir si cette sainte sait s'ouvrir aux autres.

Redresse toi ma fille !
Tu veux sortir seule dans la rue et tu n'es pas capable de garder ta tête dressée. Tu pense que des excuses suffisent ? Un simple désolé et tout est effacé. Tu es la princesse de ce royaume et en tant que telle tu ne peut être faible. Tu pourrais surement être une démone de grande puissance si seulement tu acceptais de grandir un peu. Si seulement tu acceptais que des cornes poussent sur ton front lisse.
Crois tu qu'en tant que fille de notre couple tu peut te permettre d'être faible, ou d'être désolée ?
Crois tu que la prochaine fois qu'on reconnaîtra où qu'une de ces dégénérescence qui servent d'esclaves dans ce royaume souhaitent s'emparer de toi un simple désolé suffira.

A ton âge toute la noblesse écume les tavernes et autre bouges de plus ou moins bonnes qualités en quête de sang et de plaisirs charnels.
Toi pendant ce temps là , la plus merveilleuse des créatures, ma fille tu te cache et voyage seule.

En ce qui concerne ton frère Serenap, lui au moins sait se défendre seul. Ses cornes et mêmes ses ailes ont poussés, il est craint et admiré pour sa force. Toi on se contente de te ramener au palais comme un vulgaire objet trouvé.

Si tu tiens vraiment à te faire tuer fais le au moins avec dignité comme quelqu'un de ton rang, part massacrer des hordes des inférieurs de pars le monde et meurt si ça te chante au milieu des cadavres.
Pour ce qui est de tes gardes du corps si la prochaine fois il s'avère qu'on te trouve sans eux ils seront fautifs et mourront sur les Tables situées dans les sous sols de ce château. Et pour chaque je t'obligerais à venir regarder, tu ne pourras te défiler à cause de ta répugnance envers le sang.

La reine lança à ce moment un regard glacial au roi.

Et rien ni personne ne saurait contrecarrer cette volonté.

Le Roi était plus intelligent qu'il ne le laissait croire à sa femme. Mais hélas, il devenait soupçonneux envers tout le monde, ces temps-ci. Voire clairement paranoïaque. Dans l'esprit du Roi, il semblait clair que Soberael commençait à ourdir, voire ourdissait depuis longtemps des plans contre lui. Bien sûr, il n'avait aucune preuve tangible de cela, mais uniquement des soupçons. La Reine était une des rares personne à pouvoir lui tenir tête, il le savait. Il connaissait aussi l'ambition de sa femme. Et si Soberael désirait encore plus que son actuel rang de Reine ? Vivement que Serenap devienne Berserk. Il ne pouvait lui révélait trop tôt toute la fierté qu'il ressentait à son égard, sous peine d'inhiber sa puissance grandissante. Mais il devait, le plus tôt possible, avoir une discussion sérieuse avec son fils. Car il n'était pas exclu que Soberael tente d'en faire un Roi fantoche, un pantin, ruinant par là toute l'œuvre d'Izerael. Le Demonic King sentait le temps qui le fuyait. Sa fin n'était plus si éloignée, il le sentait confusément. Mais il ne se laisserait pas abattre si facilement, alors que sa grande œuvre n'était même pas achevée. Celui qui lui porterait le coup fatal serait son fils, nul autre, et seulement lorsque celui-ci aurait bénéficié de l'héritage total que son père lui réservait.

"Rien ni personne ? Je suis encore le Roi ! J'ai mon mot à dire chez moi, que je sache !"

Les deux femmes de sa vie se trouvaient dans cette pièce, et il devait tenter de concilier les deux. D'un coté, Soberael, sa femme, qu'il aimait autant qu'un démon en était capable, mais qui lui faisait peur par ce dont elle était capable. De l'autre, Xenaeve, sa fille, si belle, si troublante, qu'il voulait la protéger à tout prix.

"Mon épouse adorée, j'aimerais vous rappeler que même si je vous sais plus compétente que moi pour ce qui touche à notre famille, il n'en demeure pas moins qu'en tant qu'époux et que père, j'ai moi aussi voix au chapitre à ce sujet, et qu'en tant que Roi, les sanctions appliquées à mes gens me concernent au tout premier plan."

Pendant sa réplique, il était passé dans le dos de Soberael. Il posa ses mains sur les épaules de sa femme, et vint lui chuchoter à l'oreille, de façon à ce que Xenaeve ne puisse l'entendre :

"Je propose que pour les gardes, nous jugions ensemble chaque cas, et que ce sera à notre fille d'accomplir elle-même la sentence dont nous aurons tous deux décidée. Cela devrait la dissuader de continuer ses petites escapades..."

Pendant des générations, sa famille avait été la proie de luttes intestines pour le pouvoir à l'intérieur d'elle-même. Il craignait que l'histoire ne fasse que se répéter. Qui lui prouvait que sa femme ne conspirait pas contre lui ? Il se doutait que Serenap devait déjà rêver de le renverser et de prendre sa place. Lui aussi avait rêvé de renverser son père, à l'époque. La seule en qui il avait pleinement confiance, c'était sa fille. Elle lui troublait l'esprit, il le savait, et peut-être serait-elle sa perte. Le seul moyen que tout redevienne comme avant, c'était qu'elle quitte son stade de vampire, qu'elle devienne hornos. Mais cela fait, Izerael ne pourrait plus avoir une confiance aveugle en elle. Il n'arrivait pas à accepter qu'il puisse perdre le seul être dont il ne se méfierait jamais. Le dilemme était ardu, et il ne se sentait pas assez fort pour le surmonter. A nouveau, il eut l'impression que le Temps lui était plus compté que jamais, et que bientôt, l'échéance arriverait à son terme.
Ce sentiment étrange l'oppressait. Mais plus que cela, son inquiétude venait de l'idée qu'il pourrait mourir, de mort naturelle ou assassiné, avant que son projet n'ait été accompli. Devant cette éventualité, il n'avait pas vraiment le choix. Il devait mettre quelqu'un dans la confidence de son grand projet, quelqu'un d'autre que Soberael, qui le connaissait déjà. Quelqu'un en qui il avait pleinement confiance. Et il n'y avait qu'une seule personne de ce genre au monde. Sa propre mort ne devait pas interférer avec l'achèvement du joyau de sa chair et de son sang : Serenap.

Il attendit la réponse de la Reine à sa proposition, pendant qu'il réfléchissait à quel rôle il pourrait donner à Xenaeve dans la réalisation de son plan.