un ange là où il ne faut pas {Aedael}

Apparence humaine :

L'épée rouillée, pourquoi ce nom... c'est exactement la question que je me pose depuis bientôt dix bonne minutes alors que je suis entrain de marcher dans les rues de l'Archipelle Démoniaque.
Je me lasse de tous ces décors chaotiques, de tous ces endroits si sombres. Ce n'est pas que j'en est peurs loin de là, c'est juste une question d'être enfermé dans ce vaste endroit à servir une seule et unique personne.
Ce prince là haut, lui aussi enfermé dans les bâtiments de la Famille Royale. Et pourquoi ne viendrait-il pas faire le boulot à ma place celui la, après tout il est largement plus fort que n'importe qui ici.
Mais bon, ce n'est pas important car les choses sont ainsi faites depuis toujours et je craint qu'elles resteront ainsi jusqu'à la fin de notre air.

Et c'est d'apparence humaine que je passe par toutes ces venelles plus ou moins douteuses mais qui ne me font pas pour autant très peurs.
Et puis de toute façon, les démons qui m'entourent savent très bien qui je suis en réalité, voici donc la raison pour laquelle ils ne me causent aucun ennui direct.
Alors je marche, sans m'arrêter en direction de cette fameuse taverne, lieu culte de l'Archipelle.
Tous les démons la connaissent bien car ils ont souvent pour habitude de s'y rendre en fin de journée après être revenu de leurs occupations journalières.
En parlant d'occupation, ce jour j'ai réussit à capturer trois pauvres humains dont je me suis fait un régal de retirer délicatement la peau.
Cette peau que j'offre aux animaux qui ont pour habitude de la manger. La seule chose que je garde sur ces corps, ce sont ces cranes que j'échange par la suite.
Soit contre une somme d'argent selon la valeur du crane mesurée en fonction de son état soit par de la nourriture.

Aujourd'hui, se sont dix pièces d'or qui m'ont été données, là de quoi passer un agréable moment dans cette taverne.
Et en y pensant, voici donc que je me trouve non loin de celle ci. Je voit déjà ces fenêtres d'où l'on peut voir de l'extérieur qu'elle est déjà remplie de monde.
Je regarde le ciel, la lune est tout juste entrain d'entamer sa montée dans le ciel, c'est l'heure d'une représentation dans cette taverne.
Les représentation sont pour la plupart du temps des plus macabres, elles sont tout à fait à mon goût ainsi qu'aux autres démons.
Enfin je m'approche de la porte d'entrée alors que je me pose ma main sur la poignée ronde de la porte de la taverne, je sens soudainement la rouille contre ma peau.
Bien longtemps que je n'avais pas ressentit une telle sensation car sous l'apparence du démon, je ne ressens strictement rien avec ma peau aussi dure que de la pierre.

Mais je ne m'arrête pas à ce simple détail et j'entre enfin dans la taverne. Vif coup d'oeil de part et d'autre de la pièce, dévisageant les clients présents qui eux m'avaient déjà reconnus depuis les premières secondes où j'étais entré.
Je ne passe vraiment pas inaperçu en ce lieu et le fait pour eux de voir un démon capable de se métamorphoser en humain leur implique une marge de respect envers moi.
Une marge de respect car j'ai atteint depuis vingt cinq ans le stade de Berserk qui me permet de prendre une telle apparence.
Très utile pour infiltrer les humains ou encore pour me mettre un peut à leur place de temps à autre...

Je m'avance donc, me dirige vers une tablée libre à coté du feu dans une vaste cheminée. Mais la tablée n'était pas vraiment vide car il y avait là un démon à moitié couchée sur celle ci qui dormait. Sans doute avait-il trop bu, je n'en sais rien mais je ne me gêna pas pour lui faire quitter la place en quelques secondes seulement.
Me voilà donc assit, enfin un peu de repos bien mérité. Le tavernier vint alors se présenter à moi, me demandant ce que je désire boire et d'une voix presque douce, étant tout le contraire de ma voix de démon, je lui répond.

« Une choppe de ton meilleur vin noir... »

Je le paye d'avance, c'est la coutume en ces lieux et le voilà donc partit afin d'aller chercher ma boisson.
Ce qui fut vite chose faite car il revint vite à la tablée où j'étais assis afin de déposer la choppe sur la tablée face à moi.
Le temps désormais de regarder un peut plus les clients. Je remarque la présence d'autres Berserks aussi métamorphosés en humain.
Sa me fait sourire car je pense que nous sommes désormais prêt à tromper ces être pour ainsi dire divins...

Mais les bruits du spectacle en cour m'attirent et je regarde alors à ma droite, au fond de la salle, sur une petite scène à lieu une scène qui aux yeux d'un simple humain serait vraiment horrible.
Un démon était entrain de découper le corps d'une femme mais chose étrange, il n'y avait là pas de sang.
Le corps de la femme sans vie ne réagissait plus à rien mais les membres se détachaient bien de son corps sans tacher d'une seule goutte de sang le sol en bois de la taverne.
Me voici donc captivé par cette scène alors que je commence à me poser bon nombre de question sur la manière dont il s'y prend pour arriver à un tel résultat...

-Oh …Aedael, vous n’êtes pas sérieux, minauda alors une jeune démone à la voix enchanteresse.

Celle-ci, nue et totalement offerte sur le lit de la taverne, contempla d’un œil boudeur l’homme en train d’enfiler ses chausses bouffantes bien qu’il chancela dangereusement. Son petit dragon, outré du comportement de son compagnon, siffla de frustration à l’adresse d’Aedael qui, les idées pataugeant encore dans les effets de l’alcool, tituba et marmonna dans sa barbe tout en rassurant la catin qu’il était tout à fait sérieux.

-Vous nous laissez donc toutes seules ? glapit la deuxième démone près du foyer à la recherche d’un peu de chaleur. Mais nous n’avons que passé très peu de temps…

Aedael repoussa d’une main agacée les plaintes des deux femmes qui firent la moue, peinées et scandalisées du comportement exaspérant de leur client. Alors, la cervelle embrumée par les nombreuses boissons englouties tout au long de l’après-midi, l’Ange Déchu bafouilla de plates excuses en prétextant qu’il désirait davantage de cette bonne bière remise par le tavernier. Drakar courant sur le sol en suivant les pas déstabilisés d’Aedael, se moqua, jura et mordit les chevilles de son soi-disant animal de compagnie. Mais Aedael ne sembla pas constater les filets de sang sur ses pieds nus. La deuxième gueuse fila rejoindre l’autre sur le lit et se couvrirent de la couverture tout en réclamant la présence chaude et palpitante d’Aedael. Ce dernier, les yeux hagards, détourna son attention de la porte et la fixa sur les deux démones d’apparence humaine et fort charmantes qui se mirent à s’embrasser langoureusement. Intéressé et ivre, Aedael s’achemina péniblement jusqu’au lit malgré les complaintes aigus du petit dragon à ses pieds.

-Aeedael ! Nous ne savons quelles bestioles il y a dans le lit !

Une fois dans le couloir de la taverne, Aedael, un sourire niais étampé sur ses lèvres, grimaça sous la morsure des griffes tranchantes de Drakar qui se logèrent dans son épaule. Puis, le minuscule animal cornu débuta une longue tirade sur les relations charnelles avec des femmes telles que les deux démones citées plus haut. Ensuite, il s’empressa de mordre le lobe d’oreille droit d’Aedael tout en le réprimandant amèrement sur son attitude. Aedael ricana et gratta le dos de Drakar.

-Nous nous sommes bien amusés, tout de même.

-Nous nous sommes bien amusés ? répète dédaigneusement le dragon en plissant les paupières. Nous avons regardé un amateur brandir son joujou.

Piqué, Aedael foudroya le petit dragon et entreprit de descendre jusqu’à la salle commune où les démons s’abandonnaient à des spectacles de nature douteuse et répugnante. De temps en temps, des cris d’épouvante emplissaient la salle, provenant des victimes exposées devant tout un troupeau de barbares rustres. Tâtant son côté droit, Aedael frôla son épée suspendue à sa ceinture. L’œil, affolé, pivotait d’un endroit à un autre comme s’il désirait englober du regard toute la pièce. Aedael, amusé, tapota l’œil qui tressauta de terreur et se permit un gloussement de rire. Drakar de son côté, tout en se cramponnant à la chair de son compagnon, descendit jusqu’à l’épée, se percha sur le manche et lécha avidement l’ornement vivant de la garde. L’œil se dilata de frayeur.

-Oh là, l’ami, grogna Aedael à un démon d’apparence humaine. Cette place est libre ? marmonna l’Ange Déchu en se laissant choir sur la chaise en face de l’individu. Oh … de la boisson …

Confus et désorienté, Aedael tendit la main sur sa gauche, tâtonnant la table, rencontra le contact froid de la chope, l’agrippa et l’attira vers lui pour en boire tout le contenu.

-Nous espérons que ce n’était pas la vôtre…, gloussa Aedael en repoussant le gobelet vide.

» Aedael veut rp