Attirée dans un piège?[Libre]

Ce n’était pas dans les habitudes de la Reine des fées de s’aventurer dans des coins reculés et plutôt menaçants. Mais cette journée là, elle n’avait pas eu le choix. Enfin les fées avaient toujours le choix, Elianora ne dictait pas sa manière de vivre aux autres, elles pouvaient faire ce que bon leurs semblaient tout en restant prudente et en allant pas à la guerre. Si guerre il devait y avoir, la fée voulait que toutes soient ensembles. Non personne n’avait encore dépassé les limites alors Elianora préférait que personne ne soit brimé. Les fées étaient des créatives, elles avaient besoin de liberté.
Mais bref, elle n’était pas dans son état normal. Ce qu’elle avait ressentit, c’était de la détresse, de la part d’une des siennes alors elle n’avait pas hésité. Elle aurait certainement dû prendre le temps d’analyser exactement ce qu’elle ressentait. Mais elle était encore jeune et elle avait encore énormément de choses à apprendre, la naïveté faisait toujours partit intégrante de son caractère. Elle avait quitté la forêt pour se diriger vers une destination qui lui était toujours inconnue. Elle savait que ce n’était pas prudent, mais pour elle la vie d’une de ses fées était en danger et elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour la retrouver.

Elle fit son arrivée sur un terrain dévasté. La reine des fées s’immobilisa. Premièrement parce qu’elle ne ressentait plus la fée qu’elle recherchait et deuxièmement parce qu’elle ressentait une autre présence. Une présence qui ne lui était pas familière du tout. Cela la choqua, songeant premièrement au fait d’avoir été attirée dans un piège. Elle se mit rapidement sur ses gardes, mais elle espéra de tout cœur que ce n’était pas trop tard. La jeune fée reprit rapidement son calme. Elle savait que si elle n’était pas toute présente mentalement elle risquait gros par ses temps dangereux. Elle n’allait pas forcément tomber sur une personne qui lui voulait du mal. Ce pouvait être n’importe quoi.

Elle poursuivit lentement son avancée. Suivit de très près par la libellule qui lui … Même elle ne savait pas exactement à quoi elle lui servait. Elle avait parfois l’impression qu’elle était là pour renforcer ses pouvoirs lorsqu’elle en avait réellement besoin. Mais c’était une compagnie agréable. L’insecte était là depuis sa naissance, ne la quittant pas d’une semelle. Entouré constamment d’une petite lueur verdâtre, c’était un insecte magnifique qui ressemblait beaucoup aux fées. Elianora avait l’impression que c’était une sorte de fée avec une autre évolution. Mais elle n’en savait pas énormément sur elle. Vêtue d’un simple vêtement léger de la même couleur que sa peau, la reine des fées ne cachait pas sa véritable nature, les ailes bien en évidence, elle ne portait aucune arme sur elle, espérant pouvoir se sortir de cette situation en usant des paroles, et en pouvant éviter les pouvoirs …
Soudainement, elle ressentit une nouvelle présence. Elle s’immobilisa et ferme délicatement les yeux, se concentrant fortement pour tenter de reconnaître ou de comprendre le pourquoi de cette situation. Lui en voulait t’ont personnellement ou n’étais-ce que le fruit d’un pur hasard? C’était probablement des réponses qu’elle obtiendrait assez rapidement …

J'explore encore.
Oui, je fais souvent ça de mes journées, notez que j'ai un peu que ça à foutre. Je cherche quelque chose, toujours, mais je ne le trouve jamais... Ce n'est pas grave, je vois de jolies choses par ici, et d'autres choses moins jolies par là... Le mont Dragon, je n'ai pas trop osé m'en raprocher, il me fait peur, je crois. Je connais les légendes, comme tout le monde, mais ce genre de choses devient vague dans mon esprit, il faudrait qu'on me les raconte de nouveau je crois. Et puis qu'on me raconte la famille, la haine, le travail, l'amour, l'espoir, le bonheur, la futilité, ce genre de chose et tout le reste, tu ne crois pas ?

Un peu seul aujourd'hui.

Les branches de la forêt me battent les flancs tandis que je cours par ci par là. Je cours vite et longtemps, ceci est une des propriétés de mon espèce. Je suis à quatre pattes là, comme dans la majorité du temps, plus pratique de courir et de maintenir son équilibre sous cette forme là. Mais je quitte finalement la forêt pour aller sur le Champ de Bataille, endroit triste si il en est. Ca colle bien à mon humeur du jour, ce plateau battu par les vents. Des cratères, des plantes isolées, un peu rien en fait. Vide comme ma tête.
C'est silencieux comme endroit, le vent, peut être la pluie parfois, et c'est tout. Un lapin entre les crocs, je me pose dans un coin, près d'un buisson piquant auquel je ne me frotte pas trop. Alors c'est ça la vie hein ? J'arrache la peau de mon lapin avec les dents et je mange l'intérieur des entrailles, peu convaincu de l'utilité de l'opération. Et si je retournais chez les humains hein ? Rien ne m'en empèche, marcher sur deux pattes tout le temps et se tenir droit, ça ne doit pas être si dur non ? Ils le font bien tout le temps... Marrant, je n'ai jamais eu ce genre de tentation, peut être que je deviens vieux, peut être que j'oublie un peu... J'oublie pourquoi je les ai quitté, c'est drôle hein ? Ca m'avait paru tellement important à l'époque... Plus maintenant....

OUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUH !

Ma meilleure compagne, c'est encore ma voix. Un peu inxepressive pour un humain, trop nuancé pour un loup. Riche tout en ne possèdant rien. Bizarre hein ? Mais tout est comme ça chez moi, trop affectueux dans une meute, mais pourtant ma mère me trouvait extrèmement froid. Pauvre femme, elle m'a vu si peu. Dès que j'ai su parler, ça en a été fini de nous deux. Les femmes humaines ne savent pas se détacher de leur petits, les louve ne se souviennent pas de leur portée de l'année passée. Je ne sais pas ce qui est le mien, tout ce que je sais c'est qu'à dix ans je courrais dehors loin de ma mère pour ne jamais la revoir. Armé de mes trois mots de vocabulaire, j'ai affronté le monde. Mais j'ai agrandis mon arsenal depuis le temps, comme vous pouvez le constater. Comment ? J'écoute bien et j'apprend, dès que j'ai compris le système de la communication orale, j'ai adopté. C'est génial comme truc attends !

Et je me tais, l'endroit m'invite au silence et à l'observation.

Je pars, je quitte mon lapin, une nouvelle odeur s'est faite sentir, une odeur que je ne connaissait pas. Nez en l'air, j'essaye de déterminer ce que c'est. Il est doux ce parfum, mais je ne le connais pas. Peut être mes yeux me renseigneraient ils ? Je louche vers la chose étrange, elle est loin, une centaine de mètre je dirais. Je galope, et je vois.

C'est très beau.

Un genre de femme, mais mieux que ça. Pas dans le sens de la beauté, mais plutôt de la grâce. Des ailes dans le dos, pour mieux flotter, des cheveux noirs et léger, et même une libellule près d'elle. Une fée je crois, mais celle que j'avais vu ne ressemblais pas du tout à celle là. Je me les imaginais plutôt genre pipelette bavarde, celle ci n'y correspond pas du tout, je ne l'imagine même pas parler.

- Ouah !

Je prend une forme bipèdique, mais poilu, et je m'aproche d'elle, pour mieux voir. C'est jolie. Simple, mais jolie. Pas de robes à froufrou inutiles, juste une tunique. Madame la poissonière aurait l'air pitoyable et pauvre là dedans, elle, elle fait princesse. Ca doit être ça le pouvoir des fées. Une sorte de tristesse aussi, ou pas.

C'est peut être moi qui ne comprend pas.

Elianora n’avait pas encore réellement peur de ce qui l’attendait ici. Elle avait ressentit une présence féérique, mais ses sens pouvaient très bien lui jouer des tours. Elle ne pouvait pas encore dire que c’était réellement un piège et elle ne doutait pas de ses capacités à se défendre face à une menace. La reine des fées était puissante, elle n’avait que très rarement eu à se servir de ses pouvoirs. Et ce n’était pas aussi mal, elle contrôlait les éléments mais ce pouvoir la laissait de marbre, elle ne se servirait jamais de la nature si elle pouvait lui faire du mal, elle savait contrôler sans détruire, mais jusqu’où pourrait-t-elle aller si elle se sentait menacée?
Comme en ce moment …
L’odeur qui lui vint aux narines fut un peu acre, mais elle reconnu immédiatement. Elle ne pourrait expliquer clairement ce qui s’était passé lors de sa première rencontre avec un Garou, ni expliquer comment elle avait survécu. Mais la crainte survivait aux époques, la fée se souvenait, et elle n’oublierait jamais. Cette peur lui empoisonnait l’esprit et la rendait faible. Chose qu’elle avait énormément de difficulté à accepter. Elle ne connaissait rien de cette race, elle n’avait jamais voulu apprendre. Pourtant elle savait tellement de choses, mais voilà ce que la peur faisait, elle rendait ignorant. Lorsque la reine des fées se retourna et se retrouva face à face avec le Garou. Sa première réaction fut de reculer d’un pas. Son visage était changé, plus crispé. Elle le fixait avec une crainte difficilement dissimulable. Elle s’en voulait d’agir ainsi, mais c’était la seule chose qu’elle ne pouvait pas maitriser chez elle. Cette peur ce ces êtres qu’elle détestait tant, simplement pour en avoir rencontré un seul. Elle ne pouvait pas savoir, toutes les races se défendaient comme elles le pouvaient.

Il est debout et marche vers elle. Elle sait qu’il est un garou, même si sa forme est autre en ce moment. À cet instant précis, elle change immédiatement de forme, perdant son apparence de fée pour prendre celle d’une humaine qu’elle avait aperçue lors de son voyage. Elle n’avait pas pour habitude de modifier son corps, beaucoup de fées prenaient plaisir à le faire mais pas Elianora, elle était fière de son peuple et n’hésitait pas à rencontrer les autres races dans sa forme d’origine. Mais sa peur prenant le dessus sur son bon sens et sur ses valeurs, sachant que lui il avait changé de forme, elle n’avait aucune envie de garder la sienne. Il ne s’en rendait peut-être pas réellement compte en ce moment, mais elle lui manquait de respect, du moins elle le savait et c’était tout ce qui comptait, il n’y avait pas simplement de la peur en elle envers cette créature, mais également du mépris. Elianora avait toujours eu pour habitude d’analyser légèrement toutes les personnes qui l’approchaient. Avec le Garou, elle ne l’avait pas encore fait et ne savait pas si elle aurait le courage de le faire. Chercher en lui pour savoir si il comptait lui faire du mal ne l’intéressait pas du tout. En ce moment elle tentait simplement de ne pas perdre sa contenance et sa fierté.

Pourtant, il y avait quelque chose qui n’allait pas. Elle savait qu’un jour elle devrait faire face à ses démons. Mais elle s’était imaginé la scène d’une toute autre façon. Disons, plus barbare. Pour le moment le Garou l’observait et semblait fasciné. Le regard chargé de crainte d’Elianora se modifia lentement pour devenir plus observateur. Elle tentait toujours de garder une bonne distance entre eux, mais voulait peut-être tenter de comprendre un peu? Elle ne savait même pas de quelle façon elle devait s’adresser à lui. Cette pensée la choqua. Malgré tout ce qu’elle pouvait ressentir, il était son égal, elle lui devait le respect, elle avait déjà bien assez blasphémé en changeant sa forme pour une humaine qu’elle ne connaissait pas. D’ailleurs, elle se souvenait toujours très exactement des visages, voilà pourquoi ses transformations étaient toujours très parfaites. Elle était devenue une jeune femme d’environ 18 ans, le visage rond, une belle jeune fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus très féminins.

« Si vous reprenez votre forme normale, je ferais de même. À moins qu’il y ai une raison à ce changement, si c’était le cas, je reprendrais la mienne tout en m’excusant de mon attitude. »

La reine reconnaissait ses tords et n’avait aucun mal à les accepter. La peur envahissait toujours son esprit, lui faisait éprouver des difficultés à penser clairement. Elle devait rester sur ses gardes, tout en respectant son statut, ce n’était pas simple, et c’était une bonne leçon d’humilité. Apprendre à respecter une race qu’elle n’aimait pas, et qu’elle ne respectait pas.

« Dois-je vous craindre, ou bien vous êtes déjà rassasié. » dit-t-elle d’un ton narquois. Elle-même fut surprise et choquée de ses propres paroles. C’était imprudent et tout simplement insolent. Mais est-ce qu’elle devait s’excusée d’avoir été attaquée sans aucune raison, est-ce qu’elle devait se fondre en excuse alors qu’elle portait toujours la cicatrice sur le pied droit d’une rencontre avec un Garou. Un enfant, davantage une fée, qui lorsqu’elles étaient encore en développement, étaient les plus troublées d’entres toutes, n’avaient pas à subir cela. Elle attendait une réponse, avant d’adopter une autre attitude, du moins, tout dépendait de son interlocuteur.

La peur.
C'est ce que j'ai lu sur son corps, et c'est ce qui est resté. Pourquoi ? Je ne sais pas, généralement, seul les filles de ferme ignorante on peur de moi, pas ceux qui ont du pouvoir. Et cette fée là en avait, sans aucun doute. Déjà, elle sait changer de forme, la forme innofensive d'une femme, certes, mais je pense que la métamorphose n'est pas à la portée de tout le monde. Je fais peur alors ? J'aimais à penser que quand une créature me voyais, elle pensait que je venais à la fois des humains et de leur conscience, et du loup trouillard et majoritairement pacifique. Je me trompais. Les préjugés ont la vie dure, si cette femme a peur de moi. Que voit elle ? Une bête de la nuit ? Un démons ? Je ne suis rien de tout cela ma pauvre...
Elle me demande pourquoi j'ai changé de forme, et si j'ai bien mangé.... Insolente... Peureuse... L'ignorance fait tâche sur vous ma pauvre...

- J'vais pas vous faire de mal, j'ai changer de forme par habitude, si je suis en bipède, c'est pas pour vous effrayé, c'est parce que c'est plus pratique pour vous voir.... Désolé...

Je vouvois pas souvent les gens, mais celle là impose le respect. Puis je suis un peu... Déçu... Je sais pas, je voulais pas faire peur à la fée, vraiment pas...

- Oui, j'ai mangé...

Humiliation.

- Je mange que les lapins, les trucs comme ça, vous savez... Vous voulez pas reprendre votre forme de fée ? C'était jolie... Je prends une forme humaine si vous voulez...

Humiliation combot fois deux, avec bonus préjugés dans ma gueule. Je fixe son épaule, j'ai jamais eu aussi peu envie de regarder quelqu'un dans les yeux qu'en cet instant, même si ça me fait passer pour un gros déficiant mental. Fuck. Rien à foutre. Je serais la seule créature à survivre à la Gorgone...

Je prends forme humaine sans attendre sa réponse.

Me voilà, avec seulement un tout petit pagne, vouté en avant parce que les muscles de mon dos ne sont pas habitué à me tenir debout, avec des muscles aux cuisses et aux bras à faire pâlir un rordeur de barres de fer, et des cheveux plus long que la dernière fois que j'ai pris cette forme. Noirs, aux épaules environ. Ils me tombent dans la figure. J'ai vraiment pas l'air humain, mais j'essaye d'y ressembler un petit peu. Je tord mon dos dans des positions qu'il n'a pas l'habitude de prendre pour tenir debout correctement. Mes mollets tremblent, j'ai mal. Je ne suis pas naturellement un plantigrade, c'est à dire que mes talons d'achille ne sont pas autant solicité d'habitude.

Je devrais prendre humaine plus souvent, parce que sinon un jour je devrais rester éternellement dans la peau d'un loup.

Je fixe toujours son épaule, comme tout à l'ahure, comme depuis qu'elle s'est tourné vers moi. Qu'est ce que je dois en foutre moi, de ce regard ? J'aurais voulu être aveugle...
Je suis rarement aussi attentionné envers la peur de quelqu'un, je lui ai même pas sauté dessus en disant « BOUH ! », comme je l'aurais fait avec n'importe quelle fille de ferme. Mais je l'ai dis, cette fée porte la grâce en elle, et faire peur à ce type de personne, c'est mal.

- Ca va... Là ?

Un peu halletant, parce que je tremble beaucoup pour pas m'effondrer à quatre patte et tordre mes pieds dans leur position naturelle, je consend tout de même aux muscles de mes jambes un petite repos : Je me mets sur la pointe des pieds. Petite défaite. Est ce ridicule de soulager ainsi ma douleur d'être un humain ? Je ne sais pas.

Un sentiment ; la honte. Oui beaucoup de honte qu’elle ressentait en ce moment la jeune fée. La reine qui pensait avoir travaillée une partie de sa vie sur son comportement, sur son attitude envers les autres venait d’échouer honteusement. Elle aurait pu se faire attaquer par n’importe quelle race, voir par une fée. Les fées elles-mêmes n’étaient pas à l’abri d’une rébellion. Mais c’était un Garou qui lui avait fait beaucoup de mal. Elle avait gardé cela en elle toute sa vie, ce sentiment de peur à l’encontre de tous les individus de cette même race. Pourtant elle avait changé, elle n’était plus la même, alors pourquoi restait t’elle aussi butée? Elle n’avait jamais eu le moindre préjugé et en quelques secondes, envers ce Garou, elle venait d’être arrogante, peureuse et irrespectueuse. Elle n’avait pas seulement honte, elle faisait honte à toute sa race. La reine qui ne baissait jamais les yeux, à cet instant baissa le regard, doucement elle reprit sa forme d’origine, il venait de s’excuser, de lui dire qu’il avait plutôt l’habitude de manger de petits animaux, qu’avait t’elle donc pour le juger à ce point? Il survivait, comme tous les autres. Elle releva les yeux lorsqu’il prit effectivement une forme humaine. Elianora fut surprise et choquée, elle n’avait probablement jamais eu autant d’émotions en une seule journée. Elle l’observa alors qu’il se transformait douloureusement, ressentant une profonde douleur au fond d’elle. Il faisait tout cela pour lui plaire, tout cela à cause d’elle, elle n’avait pas le droit!

« Non arrêtez, je vous en pris … Prenez la forme dans laquelle vous vous sentez le mieux … C’est à moi de vous offrir mes excuses les plus sincères. « dit-t-elle rapidement, c’est alors qu’elle s’approcha de lui, tentant de rejeter toutes ses barrières, elle venait d’entrer un peu en lui, de fouiller pour tenter de comprendre. Elle n’allait qu’en surface, par respect. Elle n’alla pas plus loin, mais assez pour comprendre qu’elle n’avait rien à craindre. Cela n’effaçait pas toute sa peur, mais elle devenait bien plus intelligente soudainement. Elianora observait le Garou, il était pur, alors pourquoi n’était-t-il donc pas comme celui qu’elle avait rencontré. Mais pourtant elle connaissait bel et bien la réponse à cette question, chaque être est unique, il l’est également. La reine des fées ne s’amuse pas en regardant Faoiltiarna prendre apparence humaine, au contraire, elle savait qu’elle était la cause de tout ce mal entendu … Mal entendu qui n’en était un que pour elle.

« Ne vous méprenez pas, si vous rencontrez d’autres fées, elles n’auront pas peur de vous, je suis la seule à laquelle la bêtise sied parfaitement … dit-t-elle tout en lui accordant un sourire. Elle s’en voulait énormément, pouvait-t-il simplement le sentir à quel point elle se sentait mal en ce moment? Elle qui voulait s’approcher des autres races, établir une communication entres eux, elle y arrivait bien mal. Son peuple comptait sur elle, et elle n’arriverait qu’à les décevoir si elle continuait ainsi. Elianora allait un peu loin, mais les fées réagissaient ainsi. C’était une sorte de déshonneur qu’elle avait ressentit. Mais elle ignora ce sentiment, pour le moment, c’était la personne devant elle qui importait. Elle s’avança encore un peu vers lui, s’approcha jusqu’à être enfin très près et elle toucha délicatement l’épaule du Garou, le caressant avec gentillesse. Elle était toujours réticente, mais l’ont voyait qu’elle faisait des efforts, elle fit un léger sourire et poursuivit en disant :

« Je vous préférais largement sans cette mine douloureuse sur votre visage … » tout en joignant la parole au geste, elle monta lentement sa main vers son visage et le caressa avec encore plus de délicatesse si c’était possible. C’était sa manière de combattre la peur, elle devait rester en confiance, sinon tout serait rapidement perdu, les fées avaient une telle mémoire qu’elles se souviendraient toute la vie de vos bons coups, mais également des mauvais … Elle s’écarta ensuite doucement et dit d’un air songeur :

« Et je ressens toujours une menace ici, je ne crois plus que ce soit vous … »

Elle avait parlé d’une voix basse. La menace semblait plus lointaine, mais elle n’arrêterait pas de surveiller tant qu’elle la sentirait. Il était mieux pour les deux interlocuteurs de garder l’apparence dans laquelle ils se sentaient le plus en sécurité. »

Et j'suis en train de me faire trouer le cul par une fée.
Nan mais c'est une image hein, mais ça veut dire ce que ça veut dire. Elle s'excuse platement, je suis... Surpris... Oui, c'est le mort, surpris. Même si mon visage, même sous forme humaine, n'a rien d'expressif, je le suis quand même. C'est pas parce que je la regarde pas dans les yeux et que je fais pas des mines avec mes zygomatiques que je ressens rien. Mais je sais pas... Qu'elle se soucit de ma douleur physique alors que cinq minutes avant, elle insinuait que je mangeais les créatures conscientes... Elle reconnaît ses tords, j'ai presque envie d'aplaudir je dirais.

- Non... Vous ètes absolument pas bête...

Mais ceci n'est il pas un compliment cher Faoiltriana ?! Oh ! J'en suis tout boulversifié d'en dedans de mon corps, ça m'arrive pas souvent de complimenter les gens, je sais pas, déjà parce que je vois pas beaucoup de gens, ça aide pas, et puis parce qu'en général ceux que je croise sont... Pas tolérant... Au mieux du mépris, au pire de la pure bétise. Alors on fait le con, on se conforte dans nos petites habitudes. Ai je la bonne réaction ? Que faut il que je fasse pour que les gens ne soient pas... Dégouté par ma personne ?
Elle se met à me caresser l'épaule, mais je ne pense pas que ça soit pour me flatter comme on flatterait un chien docile. C'est plutôt pour elle qu'elle fait ça je pense. Entretemps, je reprends une forme qui m'est plus naturelle, puisqu'elle m'y a invité. La fourure repousse sur mon corps, les os de mes genoux se déplacent, pour être plus plié, mes talons s'éloignent du sol. Voilà, c'est mieux. Elle se met à me caresser la joue, et je me doutais que ce n'était certainement pas pour me faire plaisir. Pourquoi avait elle peur comme ça ? Je ne sais pas. Son attention se détourna de moi, et quelque chose semblait la préocuper, plus loin, là bas. Elle me dit à voix basse :

- Et je ressens toujours une menace ici, je ne crois plus que ce soit vous…

Ravi de l'apprendre. Je lève mon museau en l'air, pour sentir un peu autour, et ferme les yeux, faisant ainsi quitter son épaule de mon champ de vision, pour mieux m'imprégner de l'athmopshère ambiant. Petites inspirations.

- Ben j'sens rien....

Si moi, bête Garou avec un odorat assez conséquent, je sens rien, et que elle, fée avec plein de magie, sent quelque chose, ça veut dire que ça va chauffer pour mes fesses. Pourquoi ? Parce qu'elle capte forcément sur plus de niveaux que moi, de la magie, ce genre de chose. Moi au mieux, je sens les trucs du style tremblements de terre, ou alors quand je passe près du mont Dragon, mais ça, même un bête humain pourrait le ressentir... Le sixième sens animal, c'est du caca de putois.

- Mais... Qui ètes vous ?

Ouais, super question, parce que certes, c'est une fée, ça se voit aux ailes dans son dos, mais elle a surement un nom, toute les bêtes conscientes en ont un. Ou plusieurs remarque, quelques fois, il y a un titre, mais les gens nobles ne se baladent pas sur ces terres désolées, enfin je crois ?

- Et... Pourquoi vous aviez peur de moi ?

Ca aussi, c'est peut être indiscret, mais je doute que ça soit par préjugés et par bétise. Non ? Me tromperais je ? Peut être que je la surestime ? M'etonnerais. En tout cas, je sais sentir la peur et j'en profites. Je lèche ma patte avant, pensif, c'est vrai que maintenant que vous le dites, ça sent par super bon par ici...

Ou pas.

La reine des fées était loin de ce considérer comme un être à part. Mais elle avait du mal à accepter que les autres la traite comme tel. Elle avait besoin de l’appui de son peuple. Mais elle savait que peu importe ce qu’elle faisait, elle aurait l’impression d’avoir l’appui, alors que tous ceux qui désapprouvaient iraient ensuite comploter dans un coin. Les fées n’étaient pas agressives, mais également peu bavardes, Elianora, montrait plus de faciliter à discuter, à aller vers les autres, c’était ce qui faisait d’elle une excellente oratrice, et sinon pas la seule de son peuple à être réellement capable de dire ce qu’elle pensait sans choquer. Mais elle savait qu’elle allait trop loin, que sa peur lui nuirait, comme en ce moment. Elle était tombée sur un Garou qui ne lui ferait probablement aucun mal, et si elle avait prit le temps de le comprendre, elle n’aurait jamais eu autant peur. De la méfiance, elle en aurait toujours, mais elle n’était quand même pas obligée de se comporter en idiote. Même si lui, il disait le contraire. Le regard de la fée s’encra dans celui du Garou. Celui-ci brillait étrangement, de reconnaissance pour la gentillesse qu’il éprouvait en son égard alors qu’elle avait manqué cruellement de savoir vivre, et toujours cette même honte pour ses agissement outrageux. Pour une fois, elle ne savait que ajouter. Elle avait fait ses excuses, mais que pouvait-t-elle donc de plus? Oh certainement beaucoup de choses, elle aimerait tellement pouvoir rendre la vie plus facile à tous ceux qu’elle rencontrait … Mais ce n’était pas aussi simple, elle avait une bonne âme, mais ce n’était pas tout le monde qui désirait recevoir une quelconque aide. Elianora était très physique. Avoir touché celui qui se tenait en face d’elle n’était pas simplement pour une caresse, c’était pour sa propre peur, pour définir encore plus les excuses qu’elle avait fait. Elle n’avait pas apprit sur cette race, elle ne connaissait rien sur eux, c’était comme si elle nageait dans une totale ignorance, sa propre ignorance pour une stupidité bien propre à elle. Il avait raison, elle était loin d’être stupide. Mais c’était comme cela, chacun avait ses défauts, et la reine des fées ne passait pas outre également. Elle avait simplement de la difficulté à accepter de le recevoir comme cela en pleine figure et de faire du tord à une autre personne par la même occasion.

« Je crois que c’est imprégné dans l’endroit … c’est autre chose … » dit-t-elle mystérieusement lorsqu’il lui répondit qu’il ne sentait rien à son interrogation. Elle comprenait que ce n’était peut-être pas une menace, que ce qu’elle sentait était encore plus loin que cela. Le sol, cet endroit avait connu énormément de choses. Beaucoup de choses qu’elle tentait pratiquement vainement d’éviter, mais plus le temps avançait et plus ils allaient directement vers une guerre, et lorsque même certaines fées se sentiraient poussées vers la guerre, Elianora aurait peur elle-même de perdre espoir. Elle qui venait de se perdre longuement dans ses pensées, se tourna de nouveau vers son interlocuteur, qui venait de lui demander qui elle était, comble de l’impolitesse, elle ne savait même pas encore son nom. Vraiment, elle aurait besoin d’une rééducation après cette rencontre.

«Je me nomme Elianora, et j’aimerais également beaucoup vous connaître, et ne dites pas que je ne pas bête, mon attitude est bête, j’ai été irrespectueuse et bien ignorante.» dit-t-elle sans broncher, très directement.

La reine des fées assumait ses actes et elle devait tout mettre en œuvre pour ne surtout plus agir ainsi. Même si elle devait rencontrer un autre Garou et ressentir davantage de colère dans son cœur, chacun gardait un côté sombre en soi. Mais elle voulait comprendre, elle avait cru qu’ils … enfin, qu’ils étaient tous agressifs. Ce n’était donc pas le cas? Elle en avait tellement à apprendre encore … Et elle allait profiter de cette discussion pour ne pas rester dans l’ignorance d’ailleurs. Et puis il lui posa une question. Qui fit réagir la fée, elle fronça les sourcils et ce sentit secouée à l’intérieur. Elle n’avait pas pour habitude de parler d’elle-même. Mais est-ce qu’elle devait réellement cacher cela? Est-ce qu’elle allait le choquer si elle lui cachait la vérité. Elle ne voulait pas prendre ce risque. Elle resta un bon moment immobile, elle vivait avec Faoiltiarna un instant de grande indécision, comme elle n’avait jamais vécu dans sa vie. Puis elle se pencha, elle utilisait rarement sa magie, même si malgré elle, ses pouvoirs devaient se ressentir dans tout son être. Mais c’était comme cela, ses parents avaient été ainsi et les fées les plus fortes l’étaient également. Elle recelait d’énormes pouvoirs, dont elle se servait que bien rarement. Elle souleva légèrement sa tunique pour montrer une cicatrice. Une marque dont la magie n’avait visiblement aucun lien, Elianora aurait certainement pu la faire disparaitre. Mais elle jugeait bon de la garder. C’était une marque assez visible, qui allait du pied jusqu’au début du mollet. Lorsqu’elle jugea que le Garou devait l’avoir assez vu, elle dit d’une voix claire :

«J’ai peur car les marques restent longtemps … »

Ses paroles étaient toujours assez nuancées. Elle ne savait pas si il avait comprit et cela l’importait peu. Elle venait de donner une explication qui n’était peut-être pas assez claire, mais à moins d’une autre question à ce sujet, il était clos. Elle voulait être moins ignorante avant de poursuivre dans ce sens.

«J’aimerais obtenir votre aide … Consentez vous à aider une fée?» demanda-t-elle calmement. Elle ne le forçait d’aucune façon à l’aider. Elle voulait faire de lui une sorte … D’ambassadeur. Peu importe les connaissances qu’il détenait sur son peuple ou sur la vie. Chacun avait une façon de voir les choses qui importait énormément aux yeux de la reine des fées. Elle voulait en savoir plus et c’était une chance pour elle d’avoir rencontré un être comme lui aujourd’hui. Une occasion inespérée de se reprendre un peu en main. Si ce dernier acceptait bien sûre. Sinon, sa simple rencontre était déjà beaucoup pour Elianora.

Elle me regarde droit dans les yeux, et cela me gène car j'ai dû mal à esquiver son regard. Un peu destabilisé, j'ancre mon regard sur son épaule désespérément. J'suis un peu con, ouais. Je sais pas pourquoi je veux pas voir les siens, d'yeux, c'est pas parce que c'est elle hein, j'aime pas, c'est tout. Faut pas chercher, y a rien à comprendre. Je connais même pas la couleur des miens de toutes façon tiens, parce que je suis incapable de me matter en face quand je croise mon reflet. C'est drôle hein ? Oui, sûrement...
Elianora ? C'est super jolie comme nom de fée je trouve. Par contre, elle joue sur les mots, et ça aussi, ça me met mal à l'aise, dans le sens où je suis pas capable de faire pareil tu vois ? J'intèrprète ça comme un « J'suis pas conne mais j'en ai l'air en fait mais faut pas s'y tromper. » Je me goure ? J'sais pas. C'est ça les gens intelligent, tu panes pas un broc de ce qu'ils racontent. Ca laisse songeur, l'interpretation est libre.

Comme d'habitude, je raconte un peu n'importe quoi.

- Faoiltiarna.

Je grogne ça, pour qu'elle connaisse mon nom aussi. Le nom, c'est un pouvoir. Connaître le nom de quelqu'un, c'est un peu avoir emprise sur lui. De là ou je viens, c'est ce que l'on croit, mais bon... Ca vaut pas grand chose, on croit aussi là d'où je viens que le soleil tourne autour de la terre et que la lune est ronde ! Ahahaha la bonne blague ! ... Enfin bref...
Elianora, donc, remonta un peu ses fringues, à ma grande surprise. Je me doutais vaguement que c'était pas pour me montrer ses dessous, mais je restais vaguement méfiant. Ben non, juste une bête cicatrice. Enfin assez grande quand même. J'ai mit du temps à faire le rapport avec ses peurs, mais finalement, j'ai trouvé. Pas une morsure de toute evidence, sinon elle serait pas sous mon nez mais... Un coup de griffe, je sais pas.
Ouais, par rapport à certains de mes collègues, je suis assez posé.
Avouez que de ne plus maitriser son corps, ça peut rendre nerveux. Voir franchement psychopathe. Un des gros avantages à être moi, c'est que ça rend pas trop fou. Les purs sont plus calmes, il paraît. Vrai que j'ai pas grand chose à regretter pour me rendre âmer, vu que j'ai jamais rien connu d'autre. J'essaye de comprendre, pourtant. Bon, mettons nous à leur place, vous avez été un gentil tout mimi numain, et tout ( Ou une autre bestiole, ne soyons pas raciste. ), quand, soudain, vous vous faites mordre par ne grosse bête et devenez grosse bête à votre tour avec un physique à géométrie variable, des sautes d'humeur, des capacités modifiés.
Si seulement il n'y avait que cela, généralement.
Il y a aussi la solitude, l'incompréhension, tout ça. Le rejet souvent. On vivait avec bobonne et les gosses, et on se retrouve seul au milieu de nul par avec un putain de mal de crâne et la faim au ventre.
Imaginons que cela dure plusieurs années.

...

Je vois...

- J’aimerais obtenir votre aide … Consentez vous à aider une fée ?

Je regarde son épaule en penchant un peu la tête. J'espère que cette sale manie ne la dérange pas. Avoir besoin de mon aide à moi ? Que c'est drôle, ça ne m'arrive pas souvent. En général, les gens que je recontre son bourré de magie jusqu'au yeux et aprécient particulièrement de péter plus haut que leurs culs.
Pas besoin de mon aide.
C'est flatteur.

- Oui, si vous voulez.... C'est pourquoi ?

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» Tales from the Pigs. [Libre.]