Tales from the Pigs. [Libre.]

Bon, être un ange, c’est certes là classe et tout ça, mais c’est pas exactement du genre discret. Baladez vous avec dix kilos de plumes sur le dos, et vous verrez. Nan, et puis les gens sentent bien ces choses là de toute façon hein, c’est comme pour les garous ou pour les démons, nos déguisements ne résistent pas à un examen un tant soit peu attentif. Les autres sentent bien quand il y a un truc qui coince, enfin pour les Garous surtout, vas te faire passer pour humain quand tu te grattes derrière l’oreille avec le pied ! … Bon ok je déconne, mais l’idée est là.
Qu’est ce que je disais déjà ?
Ah oui.
Donc, lassé de ma super discrètion en ville, je me suis cherché un coin plus ou moins tranquille. Enfin j’ai tenté. Les toilettes publiques ne furent pas une bonne option ( « Sors de là sale opiomane ! Ca fait deux heures que t’es là dedans ! » ), et ces espèces d’alcôves non plus. Alcôves qui se révélaient être des coin ou les prostitués faisait leur boulot envers leurs clients, mais ça, j’étais pas censé le savoir. Y avait pas beaucoup de lumière, personne dedans (Enfin à ce moment là…), ça sentait bon, et c’était confortable, j’ai pas cherché plus loin.
Ouais, j’suis un peu paumé ici.
Puis, évidemment, je sais absolument pas me dématérialiser pour quitter un peu ce bordel ambiant, ça saoule. Je sais même pas ce que ça fait, la dématérialisation, mais j’aimerais bien le savoir. Y paraît qu’il y a des pouvoirs qui aparaissent après, plus tard, quand t’as une meilleur maîtrise de la chose. Cool, mais j’m’en fous, c’est pas ça qui me rendra carrèment plus heures dans mon corps si tu veux mon avis. Enfin, passons.
Je ramasse un chaton transi de froid dans une ruelle sombre que personne ne fréquente, sauf moi en ce moment, et je le « pose » trois rues plus loin dans la chambre d’une petite fille qui voulait absolument un ami. Ouais je sais, c’est con mais c’est réflexe quoi. Des choses que je sens, et que je suis obligé de faire, un peu malgré moi. M’enfin, ça fera deux heureux, et je suis content, quelque part.
Bien profond.
Je suis finalement sortit de la ville, en fait, et j’ai cherché un coin pour… Être tranquille en fait, et un lac me semblait une bonne option pour ça. Plongeons nous dans la flotte. Non, en fait non, on va pas aller dans la flotte faire une baignade, parce que déjà d’une les ailes, c’est particulièrement chiant à sécher, et de deux parce que je suis très, très pudique… J’arrive donc à un grand lac, avec le soleil couchant et les saules pleureurs, c’est magnifique d’être là. Puis l’herbe est bien douce, on dirait une illustration de livre pour enfant, de contes même. Le château de la reine des fées, avec une jolie lumière sur son Lac Magique. Sauf que je sais que c’est rien de tout ça, et que c’est juste un putain de tas de flotte avec des poissons qui chient dedans. Je me pose donc au bord, les pieds dans l’eau, avec mes bottes à coté de moi, et mes doigts dans mes ailes. J’adore m’en occuper, c’est très agréable. Il paraît même que certaines zones des ailes des anges sont des zones érogènes. Jamais essayé. Mais en tout cas, c’est une zone particulièrement sensible, ça c’est sûr. Mes doigts lissent et démèlent les plumes, enlèvent les saletés, et sont tout à leur tâche. Je fais ça pendant un long moment, en pensant à tout un tas de trucs pas très intéressant, mais reposant.
Juste pour très longtemps.

Lulë avait l'impression que le malheur la suivait partout. On aurait dit qu'elle laissait toujours sa trace où elle passait, sois par des objects brisés par sa maladresse ou par autre chose de tout aussi gauche. Elle venait de se faire mettre à la porte d'une auberge parce qu'elle avait cassée la figure du tenancier. Hé! Ce n'était pas de sa faute si elle avait des excès de rage et qu'elle avait tout détruit dans sa chambre! Et lui, l'ingrat avait osé lui exiger un supplément pour le lit scié en deux et les carreaux cassés! Du coup, Lulë lui avait envoyé son poing au visage. Réflexe normal pour un ange déchu enragé...Non?

On l'avait carrément jetée dehors avec le peu d'effets personnels qu'elle avait. Quel manque de délicatesse!

Et voila qu'elle errait dans le Ghealdan, seule. Elle faisait tache dans le décor.On aurait dit que tous les anges e la planète s'y étaient donnés rendez-vous. Elle ne cachait pas ses ailes noires en public. La panoplie de plumes blanches engloutissait sa parrure noire et partout elle se faisait crier des noms. Le plus absurde de cette histoire c'est qu'elle riait aux éclats lorsqu'un ange lui rappelait son statut d'exclue. Pfuuh... Ca se proclame ange mais ca reste cruel quand même.. Ca doit être dans la nature de tout être vivant d'être méchant envers ceux qui sotn différent.

Lulë n'était pas une enfant de choeur non plus. Elle prenait un malin plaisir à se venger de tout ceux qui lui avait tot ou tard causé du mal. Ca aussi c'était dans sa nature.

Bref pour en revenir à son état physique, elle était fatiguée et marchait depuis un moment. Elle était dans l'ouest et elle en avait marre. Elle avait soif et voulait se laver. Près d'une colline, elle apercut le reflet brillant d'un lac. Un sourire se dessina sur son visage puis elle courut pour s'en raprocher. Quand on dit que le le malheur la suit, ce n'est pas des balivernes. Lulë trébucha sur une racien d'arbre et même si elle avait d'excellant réflexex, la fatigue et la soif l'encouragèrent à se laisser tomber. Elle se mit à dévaler la colline à une vitesse foudroyante en roulant sur son corps replié sur lui même.

Ses mains cherchaient en vain quelque chose sur quoi s'accrocher puis, elle attrapa quelque chose de doux mais néanmoins solide. Elle tenut un bon moment puis elle emporta cette chose avec elel dans sa chute sans se douter que ce qu'elle aggripait était une paire d'ailes avec un ange au bout de celles-ci.

SPLASH!

Lulë sentit sa chute ralentir puis l'eau fraîche pénétrer dans ses vêtements. Elle lâcha prise sur l'ange inconnu puis remonta à la surface en jurant.

-J'EN AI MARRE! MAAAARREE!!

En fait, pour être honnête, je ne foutais franchement rien. C’est mal ? Je sais pas, j’avais pas l’impression de faire quelque chose de répréhensible en faisant ploc ploc avec mes doigts de pieds dans l’eau. Vas comprendre la justice divine et la moral, c’est foutrement inaccessible pour un esprit basique comme le mien. Je suis basique ? Bah, ouais, un peu hein.
M’enfin ça dur pas, ma séance de glandouille dura pas.
Pourquoi ?
Parce que cinquante cinq kilos de nana me tombe lourdement dans la gueule. J’ai pas tellement l’habitude, disons le franchement, qu’une nana se jette sur moi. Comprenez ma surprise, parce que je m’y attendais absolument pas. Surtout par les ailes, parce que en gros c’est comme si on m’avait attrapé par la bite, et j’ai poussé à peu près le même cris que si ça avait été le cas. Très aigu, et poussé à pleine puissance. Je me met ensuite à donner de grand coups d’ailes dans tout les sens, en tombant, et j’me dis que si je la touche, l’autre folle, ça lui fera bien mal parce qu’elle se prendrait dix kilos de morceaux d’os plumeux dans sa gueule de conne dérangeuse. On finit tous joyeusement à la flotte, et je coule comme une pierre au fond. Trop bien. Quelques coups de bras/ailes desesperé plus tard, je suis de retour à la surface, vachement plus humide par rapport à avant. La conne gueule à sa dignité perdue… Hey, qu’est ce que j’y peux moi ? C’est pas moi qui suis bêtement tombé dans la flotte pour rien. Je la détaille un peu, faible corpulence, cheveux sombres…
…Ailes noires.
Merde.
Dois je fuir ? Dois je lui faire quelque chose de particulièrement méchant ? Cette observation là m’a coupé dans mes injures mentales et mes envie de meutres fadasse. Juste une pose méfiante, mais quand on est un con mouillé, c’est pas facile à prendre. J’écarte un peu mes cheveux de mon visage, parce qu’ils collent à ma peau, et je croise les bras autour de mon torse, pour cacher un peu tout ça, parce que les fringues mouillés, ça moule, et j’y tiens pas plus que ça. Je reluque vaguement l’ange déchu avec l’air de pas y toucher, parce que j’ai pas trop l’habitude des filles. Elle aussi, ses fringues la collent comme une seconde peau. Mais, évidemment, je n’en ferais rien ,c’est une Déchu. Faut il mieux que je parte ? Je sais pas, et je reste très tendu, très hésitant, trop inexpérimenté pour savoir quoi faire. Je replie mes ailes dans mon dos, tout près de moi, et je me concentre pour au cas où elle m’attaque.

- Bon… Soyons lucides et honnête, on est censé se taper dessus comme des bourrins. Moi j’y tiens pas plus que ça… Vous allez m’attaquer ?

Bon ben ça c’est dit hein, avec le bel air de larve mouillé et frigorifié qui va bien…. Parce que oui, je suis frileux, effectivement, et ça, c’est pas top cool trop bien quand on est dans l’eau.
Je veux rentrer chez moi.

Dans un mouvement vif et qui créa beaucoup de remous dans l'eau, Lulë prit un de ses poignard dans sa main et le pointa dans la direction de l'ange qui lui disait qu'il ne tenait pas trop à lui sauter au visage. Elle resta quelques instants à hésiter, se disant que de planter une lame dans l'oeil de ce petit ange chétif pourrait être marrant mais elle décida de ranger son arme, commettant une de ses premières bonnes actions depuis un moment. Pauvre petit ange. Il inspirait la pitié avec ses vêtements trempés et ses cheveux qui lui retombaient sur le visage. Sans parler de ses ailes qui avaient perdu quelques plumes.

Plumes qu'elle avait dans la main...

Elle hésita puis tendit son poing fermé rempli de plumes à son interlocuteur.

-Je crois que cela vous appartient...

Lulë secoua ses ailes, ce qui fit une petite bruine fraîche autour d'elle puis elle les fit disparaître avant de s'éloigner vers le rivage et de s'asseoir. Un drôle de sentiment l'envahit alors. Elle avait une sensation étrange dans son ventre. Elle était en colère mais.. Contre elle-même. Elle s'en voulait un peu d'avoir entraîné l'ange dans sa chute. C'était peut-être ca de la culpabilité? Que faisait les gens lorsqu'ils se sentaient coupables...? Ils demandaient pardon...

-Écoutez, je suis désolée, j'ai tenté de freiner ma chute mais je vous ai entrainé avec moi.

Un poignard, merde, je l'ai vu dans sa main, je l'ai vu. Tant pis, on allait crever tout les deux, voilà. Je mobilise ce que je sais utiliser, c'est à dire pas grand chose, pour me défendre. Un petit coup de vent la déconcentrerait il suffisamment pour me permettre de m'enfuir à tire d'ailes ? Ah bah j'suis con, les ailes mouillé, je suis cloué au sol comme un pauvre blaireaux qui peut rien faire. Courir ? Ah ah ah ! Courrez donc mes amis dans les mêmes conditions que moi, c'est à dire avec vingt kilos en plus sur le dos... Ben oui, les plumes duveteuses, c'est jolie, mais ça absorbe foutrement bien les liquides figurez vous. C'est pour ça que l'eau, c'est pas forcément ma technique de nettoyage préférée, en général ça me cloue dans un coin pour quelques heures, au mieux, si je passe des heures à les sécher.
Enfin bref, j'étais pas en danger de mort moi là ? Ah oui, bah elle baisse son couteau en fait, mes paroles pacifistes ont eu l'air de faire effet, c'est cool, tant mieux, mais j'ai l'impression que c'est pas trop à cause de moi, je vois pas comment j'aurais pu influencer un Déchu. Elle me tend une poignée de plume, à moitié gênée. Je les prend dans mes mains, sans trop savoir quoi en foutre, et je lui dit merci, vite fait. Un tout petit merci tout bredouillé et tout gêné. Pourquoi elle agissait comme ça ? C'était pour mieux me pièger plus tard, c'est ça. Je la détail d'un regard méfiant, et je fourre les plumes dans ma poche.
Elle a agité ses ailes, les a fait disparaître, et s'en est retournée vers le rivages. J'ai secoué follement les mienne, pour enlever au bas mot dix litres d'eau, et je les ai pas fait disparaître moi, parce que je sais pas le faire. Donc voilà, c'est pas pour faire mon gros prétentieux et tout, mais je les garde sur le dos et je lutte dans l'eau pour atteindre le rivage. Mouillé, froid. Je me boule en boule au bord, avec mes ailes qui pèsent trente tonnes et mes fringues qui me collent comme une seconde peau. Mes dents claquent violemment, et je tremble de toute mes forces. Putain, le looser quoi.

- P-p-p-p-pas grave... J's-s-s-survivrais.

Ouais, ça, c'était en réponse aux excuses. Parce que ouais, les Déchus s'excusent maintenant. C'est pas ce que les on-dit racontent, pas du tout, je devrais être mort théoriquement en fait. Méditatif, j'me demande si je peux lui demander franco pourquoi elle m'a pas buté. Ca serait la porte ouverte à un autre attentat ça, alors j'opte pour une autre technique d'approche. Elle a pas l'air très... A l'aise dirons nous, alors je vais pas bourriner dans le tas.

- D-d-d-dévotion. C'mon nom.

Je lui tend la main, pour la secouer, dire bonjour, et se présenter comme il faut après ce fol accident. Comme je suis poli moi.

Ce qu'il était mignon! Le pauvre tremblait et ses phrases étaient saccadées. Lulë sourit lorsqu'elle l'entendit parler. elle le trouvait mignon parce qu'il ne ressemblait pas aux autres anges qu,elle avait connus; grands, musclés,blonds pour la plupart avec rien à la place du cerveau. Mais celui-ci semblait on ne peut plus différent. Un ange normal aurait préféré une mort héroïque. car quand un ange mourrait en ocmbat on l'honorait et on le fêtait. Quand c'était un déchu on fêtait aussi mais.. On célébrait le fait qu'il y en avait un de moins sur terre. C'était ca, les anges. On les voit comme des êtres parfaits mais ils sont sournoises ces bêtes!

Il se présenta. Devotion...Joli prénom. Très joli même. Il semblait méfiant mais il lui avait tout de même présenté sa main. Lulë accepta de la serrer puis sourit avant de se présenter.

-Je suis Lulë.. Vous êtes frileux vous les anges je ne me trompe?

Elle lui fit un clin d'oeil puis puisqu'elle arrivait à contrôler le feu d'une certaine façon, elle fit enflammer un tas de brindilles qui se situait à deux pas du duo. Franchement elleavait pitié de cet ange. Bon.. La pitié n'était pas le meilleur sentiment au monde mais il était trempé et avait froid par sa faute à elle! alors elle devait bien se racheter.

-Réchauffez-vous auprès du feu... Je ne vous y pousserai pas!

J'provoque plus ou moins des émotions biarres chez elle, parce qu'elle ... Est... A moitié contente, pas vraiment de la joie, mais ça l'amuse un peu de me voir trembler... Enfin pas vraiment. Je saurais pas dire, faudrait vraiment que je « plonge » en elle pour le savoir, et j'ai pas trop envie, c'est pas très sympa comme pratique, je m'en sert juste pour le « boulot ».
Je suis empathe, je vous le rappele.
Et comme tout empathe qui se respecte, dès qu'on me parle un peu, je m'ouvre comme une fleur au sentiment des gens, et je me fais contaminé par les sentiments qui m'entoure. J'suis télépathe aussi un peu, enfin je m'en sers pas trop de ce pouvoir là, il est assez terrifiant. Chuchotez quelque chose directement dans la tête de quelqu'un, et vous allez voir comment il va le prendre. Mal ? Sûrement pas, mais plutôt... Chuchotez ça au bon moment au bon endroit avec le bon mot, et vous allez voir comment vous allez l'influencer, le type. Généralement c'est plutôt des trucs du style « te suicide pas, ta femme t'attends quelque part, elle t'en veut pas. », et ça s'enfonce dans la tête comme un couteau dans du beurre mou par exemple.
Bon, j'arrête de penser, et je l'écoute parler, nan ?

- Baaah... Euh, non, c'est juste moi qu'est p-p-p-p-p-p-particulièrement tap-p-p-p-p-pette.Petite pause. Mais j'suis hétéro hein, j'suis juste p-p-p-p-p-p-p-p-pas costaud.

Il faut expliquer les expressions nébuleuses de ce style parfois, c'est plus correct, et ça enlève pas mal de sous-entendu. Passons. La jeune femme allume un feu, et je regarde ça avec fascination, et j'me dit que genre, pour faire bien cucu, je pourrais attiser le feu avec du vent, mais j'me dit aussi que ça ferait que l'éteindre, ou ça me donnerait l'air con, alors je m'abstiens. Je regarde les petites flammes d'un air franchement éteint, en me demandant ce que je dois foutre. Rien, ou pas grand chose à priori, juste écouter ce qu'elle me dit et répondre les bonnes choses au bon moment. Je sens une sorte de compassion en elle, c'est troublant.

- Oh, merci... J'avais froid..Genre ça se voit pas... Et je me colle au feu comme si je voulais faire cuir mon cul. Qu'est ce que vous faisiez au lac ? J'ai pas osé lui demandé pourquoi elle était déchu, je sens que ça se fait pas, comme question alors j'lui demande juste un truc basique, pour voir. Elle a pas l'air méchante, elle me vouvoit et tout, elle à juste l'air un peu perdu... Et je kiffe grave ramasser les chatons perdus.

[Et CRACK ! J'me crale de compte, j'suis con. xD ]

Il était trop amusant celui-là à se justifier sur son orientation sexuelle! Mais quoique pour Lulë tous les anges avaient l'air d'êtes homosexuels..C'était peut-être leur excédent de muscles et leur crinière blonde avec leur menton carré qui leur donnait l'air de sortir du groupe Village People...(OUH LALA L'ANACHRONISME) Bref mais celui-là encore, il avait quelque chose de différent.

Pendant qu'il se réchauffait auprès du petit feu et qu'il grelottait, Lulë fit quelques pas puis alla s'asseoir près de lui, toujours en respectant ses distances. Elle faisait penser à un chat qui tâtait le terrain avant d'y apposer sa marque.

Il lui demanda ce qu'elle faisait au lac. Quelle question! Qu'est-ce que quelqu'un fait près d'un lac d'après vous hein? Ca paraissait que trop clairement que le petit angelot devant elle s'interrogeait sur autre chose que sa présence en ces lieux.

-À vrai dire, on m'a foutu en dehors d'une auberge parce que j'ai foutu mon poing sur la geule du propriétaire. J'aurais pu mettre feu à son établissement mais je suis partie avec classe tu vois. Et bref je me dirigeais vers le village voisin mais j'ai chuté et me voila.

Et puis, juste pour le plaisir de la conversation avec un être à son opposé:

-Et vous ?

Elle s'attendait à une réponde tyde d'un ange: "Je suis venu sauver quelqu'un de la noyade" ou "Les étendues d'eau sont bénéfiques pour mon inspiration à composer des mélodies à la harpe"

[J'suis trop désolée pour le retard..L'école, les travaux, la danse etc etc.]

Un de mes grands plaisirs dans la vie, c'est que les gens me prenent pour un con, sérieux. Genre, pour moi, le sexe sert uniquement à faire des bébés, l'alcool à désinfecter les blessures. Mort de rire quoi. Donc, conclusion logique, quand on me dit des gros mots et qu'on me décrit des actes violents, je suis censer me dresser sur mes deux jambes imberbes et musclées comme du cuissot de dinde et piailler mon indignation. Rien que le mot « foutre », déjà, hein, une bite dans le cul, c'est quelque chose de violent. Ouuuuuh !
Bon, OK, j'avoue, j'y connais absolument rien.
Quarante ans, vierge comme la neige de l'Everest. ET OUI C'EST AVOUE, C'EST BON ! Bah j'suis pas à l'aise, j'suis pas à l'aise, c'est tout, voilà quoi. La seule connaissance que j'ai de ces choses là est toute... individuelle... Bah oui, quand je suis, mettons comme de par hasard, dans des toilettes publiques, ou un truc comme ça, et que derrière les murs fins comme du papier à cigarette de la maison la plus proche, des gens... Hum... S'occupent... Et que... Euuuh... Qu'on est empathe, et donc qu'on ressent ce que ressentent les autres, c'est intéressant quoi... Voilà voilà... Oui je sais, je suis ignoble. Oh, j'avais pas fait gaffe, mais la nana s'est rapprochée de moi, un peu, et j'suis toujours aussi mouillé d'ailleurs, mais j'ai moins froid. Merci madame allumeuse de feu. Notez que si elle m'avait pas sauté dessus, bah j'aurais même pas été foutu dans l'eau. Et j'en aurais même pas eu besoin, de son foutu feu de merde. Ouais, je suis pas sympa, mais je vous l'ai déjà dit, je suis un gentil connard. Un connard incapable d'être ce qu'il est avec les gens qui sont sous son nez. Et le boulot, ça compte pas, d'abord.

- Et vous ?

Hum, bonne question. Je pourrais m'amuser un peu et lui répondre « Oh, quelqu'un se noyait, et puis l'ambiance est bonne pour composer des chants altiers sur la bonté des dieux et sur celle des anges », mais y a bien plus marrant comme réponse. Je pourrais aller contre les archétype, et dire quelque chose d'ignoble, comme je sais si bien le faire (mais dans ma tête, en général, parce que j'ai trop le courage de dire à un ange de cinquante centimètres de plus que moi qu'il a une tête de tantouse... ), mais je crois que je vais faire un combo des deux, puis dire la vérité juste après : Je foutais rien ici de particulier. Juste me reposer après mes Bonnes Actions de la journée. Et j'crois que j'suis partie pour en faire d'autres là, enfin une : S.O.S j'ai pas d'ami je parle à un parfait inconnu. Bon, OK, moi non plus j'ai pas d'ami, dis, on se fait un S.O.S pas d'ami à deux ? Oh, une bonne action dans les deux sens, ça s'appele comment ? Les gens font ça tout le temps, mais moi je pratique à sens unique, comme un con. Qu'est ce que ça fait, quand les gens ils sont gentil avec toi, et que t'es pas obligé de leur rendre la pareil ?

- Oh, moi ? J'voulais juste me toucher la bite dans un coin tranquille. Ca m'aide pour mon inspiration à la harpe, l'orgasme. Petite pause. Bon, OK, j'ai jamais touché à une harpe de ma vie. Je ne dirais rien des bites. En fait, j'venais juste glandouiller dans un coin tranquille parce que sauver des chatons mourrant de froid, ça me donne mal à la tête à la fin.Nouvelle pause. Enfin c'est bien que vous ayez pas brûler l'établissement de ce brave aubergiste, ses chères têtes blondes n'auraient pas eu le droit à leur cadeau d'anniversaire à trente mille balles.

Je vous préviens : Ceci est de l'humour. Les dernières phrases, je veux dire. Mais c'est bien qu'elle m'ai éviter la corvée de sauver tout ces cons là. Je replie purdemment mes ailes près de mon dos, pour pas cacher le soleil et tout ça, pour pas foutre d'ombre sur elle et qu'elle ai froid. Oui, je sais, je suis adorable.

Le voila qui devenait vulgaire. Lulë ne pouvait retenir son sourire de caresser son visage. C'était bien la dernière chose qu'elle pouvait penser d'un ange. Une bite. Quelle absurdité. Lulë avait toujours pensé que ces bêtes là n'avaient rien entre les jambes sinon qu'une continuation de leurs cuisse formant une couche lise de peau insensible au toucher. Bref tout le contraire des organes génitaux. L'ange déchu avait toujours cru qu'elle était la seule a posséder une zone érogène entre ses cuisses et jusqu'à aujourd'hui elle doutait qu'on l'avait déclaré déchue par pure jalousie parce que ELLE, elle pouvait obtenir un plaisir autre que de composer une ode aux dieux à la harpe..Une autre belle théorie qui venait de s'effondrer.

alors Devotion n'avait jamais touché à une harpe de sa vie..Il n'en avait pas dit autant pour le reste. Il était bien évident que derrière ce visage d'ange -c'est le cas de le dire- il s'y cachait une certaine perversité. Le petit angelot devenait de plus en plus interessant.

N'ayant toujours pas perdu son sourire, Lulë acquieça lorsque celui-ci lui déclara qu'elle avait bien fait de ne pas brûler l'établissement. Elle déplaca ses feses de quelques centimètres question d'attraper sa bourse puis y sortit une cigarette roulée avec du papier parchemin. Elle n'avait pas les moyens de s'acheter du vrai papier à tabac chez les apothicaires alors elle roulait avec ce qu'elle avait. Parce que franchement, chiquer du tabac ce n'est pas du tout attirant et ca fait très grossier. Une pipe aurait été trop dispendieuse pour ses moyens. Donc un groupe de gitans sur sa route lui avaient enseigné à rouler son tabac pour en faire une cigarette.

Lulë pointa son index vers le haut puis une petit flamme en sortit. Juste assez pour qu'elle puisse faire griller le bout de sa cigarette et pour que la délicieuse odeur du tabac se répende autour d'elle et dans ses poumons. Elle souffla la fumée vers le ciel.

-Mêmes les anges sont pervers. Vous m'interessez de plus en plus.

» Feeling Dizzy [libre]
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