Besoin d'aide [Pv Samael]

Elianora ne s’attirait que très rarement des ennuis, mais cette journée là fut très mauvaise pour la reine des fées qui commettait parfois également des erreurs. La belle fée parcourait beaucoup de chemin pour venir à la rencontre de nouveaux peuples, partager des connaissances et en apprendre elle-même. Elle ne se cachait pas que parfois, sa confiance était inébranlable, que même dans des temps difficiles elle faisait toujours confiance et cela lui apporterait un jour des ennuis. Ce fut le cas cette journée là. Elle était entrée dans une sorte de petite auberge, un bel endroit mais qui semblait être en jour de fête. Elle ne connaissait pas les coutumes des autres peuples et décida de ne pas repartir maintenant de peur d’être mal polie. Alors elle entreprit de « s’amuser » comme ils le disaient dans cette Auberge bondée de gens qui semblaient s’amuser depuis un bon moment déjà. Un verre parmi les discussions en apportait un autre, et même pour la reine des fées qui était très forte, qui avait de nombreux pouvoir et était d’un naturel posé et calme, la belle perdit beaucoup d’inhibition et sa confiance était absolu. Assez pour suivre des jeunes gens en dehors de l’Auberge.

Elle se retrouva dans des ruelles peu fréquentées et comprit alors lorsqu’ils s’arrêtèrent qu’elle aurait des ennuis, beaucoup d’ennuis. Elle ne savait pas ce qui lui arrivait, elle était perdue, ne comprenait plus la situation. Elle savait qu’elle était avec des humains et ces derniers semblaient toujours décidés à « s’amuser » … La belle fée n’était pas comme eux, la couleur de sa peau était différente, mais elles les entendaient parler de cette aura brillante autour d’elle, disant qu’elle devait être important, et qu’ils pourraient peut-être faire de l’argent avec elle. Elianora sentit alors la colère augmenter en elle, mais lorsqu’elle vint pour changer de forme, rien n’obéit, son corps n’obéissait plus, ses membres lui faisaient mal. Sa magie ne lui répondait pas. Ce n’était plus exactement la colère qui l’enveloppait, mais la panique, si elle n’avait pas de pouvoir, elle ne pouvait plus rien contre eux, elle n’était pas une guerrière et elle n’était pas forte physiquement.

« Que m’avez-vous fait boire … » Parvint-t-elle à demander, sèchement.

Les hommes se mirent à rire et répondirent que c’était un petit quelque chose de leur composition. Elianora tenta alors de s’éloigner d’eux, mais ils la retinrent. Elle ne pouvait rien faire, ou croyait qu’elle ne le pouvait pas, la peur commençait à l’envahir et elle savait que si elle ne se calmait pas elle était perdue. Elle n’avait pas le droit d’être perdue, tout un peuple, toute une race comptait sur elle et sur sa stupidité car visiblement elle venait de commettre une grave bêtise. Elle connaissait un peu de la cupidité de l’homme et savait que si ils comptaient faire de l’argent avec elle ce ne serait pas exactement ce qu’ils récolteraient, mais plutôt une belle guerre, et elle ne pouvait accepter qu’une telle chose ne se produise. Jamais. Alors que les hommes commencèrent à glisser des mains baladeuses partout sur elle, la fée ressentit quelque chose approché, dans l’état où elle était elle ne saurait dire si c’était une bonne chose pour elle, mais quelqu’un approchait et elle en était certaine. Il ne lui restait plus qu’à espérer que ce n’était pas une malchance de plus car la pauvre fée avait besoin d’aide.

Peu diraient que la présence de Samael puisse être une chance. Par contre, il est certain qu'il n'attaquerait pas la fée pour la simple raison qu'il n'avait pas l'intention de se mêler des affaires des autres. Drapé dans son long manteau de couleur sombre, c'est en effet par pur hasard qu'il se retrouvait dans la même rue que ce petit groupe un rien bruyant. La nuit avait été mouvementée et il n'avait qu'une envie, retrouver sa chambre à l'auberge pour roupiller un peu. Le destin en avait malheureusement décidé autrement. Les traits tirés par la fatigue et le visage dévoré par une barbe de trois jours, le mage jeta à peine un coup d'oeil aux jeunes rassemblés autour d'un truc lumineux qu'il ne tenait pas à identifier. Il se dirigea même tout droit vers eux - c'était le chemin le plus court pour rejoindre son auberge - comme s'il n'avait pas compris que ces andouilles n'avaient pas les meilleures intentions. Il suffisait d'entendre leurs rires graveleux pour saisir quel genre d'individus ils étaient. Cependant, ça n'avait aucune importance aux yeux épuisés du guérisseur qui ne pensait plus qu'à son lit. Son programme fut un peu chamboulé par l'intervention d'un des hommes qui l'avait aperçu.

" Attendez les gars, y'a quelqu'un. "

Peu perturbé par cette remarque, Samael n'avait même pas cherché à contourner le groupe et les frôla sans l'ombre d'un sourcillement. Peut-être aurait-il dû cacher son sabre avant de passer à leurs côtés, ça lui aurait évité de se retrouver impliqué... Avant qu'il n'ait enregistré la main posée sur son bras pour le stopper, son regard se retrouva plongé dans les yeux injectés de sang d'un molosse à l'haleine chargée d'alcool.

" Alors quoi, on veut jouer les héros et sauver la demoiselle en détresse ? "

Un rictus de dégoût déforma les lèvres du guérisseur à l'odeur infecte qui lui parvint aux narines. Il n'était pas le dernier à boire mais il avait au moins le tact de ne pas postillonner sur les gens quand il était saoûl. Enfin... Il espérait qu'il avait un peu plus de distinction que ce pitoyable spécimen. Plus par curiosité que par intérêt, Samael tourna les yeux vers la femme en question et un renifflement sarcastique lui échappa en découvrant la créature qui n'avait rien d'une humaine. Question demoiselle en détresse, ces crétins avaient tout faux. Aucun mage confirmé ne pouvait se méprendre, une telle lueur, une telle aura ne pouvait signifier qu'une chose...

" Pour ça, il faudrait qu'elle ait besoin d'aide, ce qui n'est pas le cas. Et je préférerais rentrer me coucher, si vous le permettez. "

Sans un regard de plus pour la pauvre fée, Samael repoussa fermement l'ivrogne dans l'intention évidente de s'éloigner du groupe. Il n'avait aucune envie d'aider qui que ce soit, les fées n'étaient pas de petits êtres inoffensifs et pouvaient très bien se débrouiller tout seuls. Il ne donnait pas cher de ces humains. Encore une fois, ce fut un de ces jeunes sots qui commit l'erreur de l'intercepter. L'agacement commençait à être visible dans l'attitude du mage mais il se contenta de fixer l'importun, les lèvres pincées.

" C'est ça, comme si on allait te croire ! Tu vas aller chercher tes petits copains pour nous piquer le magot, hein ?! Mais le fric il est à nous, ok ?! On l'a pas droguée pour laisser un pauvre clodo nous voler notre butin ! ", fut-il accusé par le plus jeune alors que des rires mauvais se firent entendre autour de lui.

" Formidable, comme si j'avais besoin de ça... ", siffla-t-il plus pour lui même que pour ses aggresseurs. Ils étaient plus nombreux que lui et il n'avait pas envie de se battre. Bien sûr, il ne risquait pas grand chose contre des humains de cet acabit mais quand même... Ennuyé, il se passa une main dans les cheveux en se disant que la prochaine fois, il laisserait les patients crever à l'hôpital au lieu de bosser la nuit.

" Oh put*** ", entendit-il alors que son bras était toujours en l'air. " On se casse ! "

Un peu surpris, Samael ne put que regarder les hommes prendre leurs jambes à leur cou en se demandant ce qui venait de se passer. Il inspecta les alentours avec méfiance mais il ne remarqua rien qui aurait pu expliquer cette fuite précipitée. Perplexe, il se tourna vers la fée, n'ayant toujours pas réalisé que c'était son anneau d'Ourobouros qui avait fait peur aux voyous. Ils avaient du le prendre pour un mage plus porté sur le combat qu'il ne l'était réellement...

" Droguée, hein ? ", commenta-t-il avec sarcasme en se rapprochant de ce qui aurait pu passer pour une jeune humaine si elle n'avait pas dégagé une aura si pure. Si jamais l'inconnue avait cru avoir à faire à son ange gardien, elle fut vite détrompée quand il s'autorisa un sourire railleur en la toisant de haut. " Je ne savais pas les fées si faciles à tromper. Tant d'inconscience - à moins qu'il ne s'agisse de bêtise pure et simple - mériterait presque ce qui vous est arrivé. "

La reine des fées ne s’attendait pas à recevoir de l’aide, en fait, étant troublée elle ne savait plus exactement ce qu’elle désirait. Elle savait que mourir n’était pas la bonne solution. Le peuple des fées se retrouverait dans une impasse, entre celles qui voulaient la guerre, les fées noires et celles qui pensaient comme elle, qu’il valait mieux apprendre et discuter. Mais son erreur lui coûterait cher. Peut-être seulement à elle, et rien qu’à elle, mais mentalement c’était difficile. Elle ne se jugeait pas meilleur que ces êtres humains, oh loin de là, mais elle savait qu’en cas d’attaque elle aurait pu se défendre facilement. Ce qui n’était pas le cas actuellement puisqu’elle ne pouvait utiliser sa magie. Elle s’était fait avoir comme l’idiote qu’elle était et elle devait veiller sur un peuple tout entier. Elle finirait par mener ses sœurs à leur perte et ça jamais elle ne se le pardonnerait. Elianora était encore bien jeune pour se juger ainsi. Elle avait ses expériences à faire et tout le monde commettait des erreurs. Elle était devenue reine bien jeune pour un cas de force majeure et elle avait toujours bien rempli ses fonctions … Jusqu’à ce jour. Elle était venue dans la seule intention de mieux comprendre les humains et elle se serait retrouvée violée, kidnappée et peut-être tuée. La mort ne l’effrayait pas, mais l’idée d’abandonner les fées, ça c’était quelque chose qui l’horrifiait, et la choquait énormément. Elle ne leva les yeux que lorsqu’un humain comprit que quelqu’un venait. Elle l’avait deviné depuis longtemps, et elle savait maintenant que ce n’était pas un mortel. C’était autre chose, avec une grande présence magique. Soudainement, alors que l’inconnu arrivait, elle se sentit très coupable. Personne n’avait à être mêlé à ses histoires. Et quand elle entendit ses hommes lui parler, sa détresse fut encore bien pire. Elle ne comprenait pas les manières de ses hommes, comment ce qu’ils avaient pu lui faire prendre était plus fort qu’elle. Son corps réagissait mal, elle ne supportait pas …

Soudainement, elle ne comprenait plus très bien ce qui se passait autour d’elle. Elle ne voyait que l’insecte que la suivait depuis sa tendre enfance. Une libellule. Elle n’entendait plus la discussion et ne suivait plus l’action. La drogue faisait effet sur une fée qui n’avait jamais connu ce genre de sensation, beaucoup trop de substance pour un petit corps … Lorsqu’elle entendit soudainement que l’inconnu voulait repartir, elle vacilla et murmura :

« Non … elle a besoin d’aide … »

Elle avait parlé d’une voix en détresse comme elle ne l’avait jamais fait, utilisant la troisième personne pour se désigner comme si elle n’était pas elle-même mais aussitôt cette requête formulée, elle le regretta. Ce n’était pas digne et elle en était consciente, même si sa conscience lui faisait assez défaut en ce moment précis. Les fées étaient très forts, mais lorsqu’il était question de magie. Physiquement, ils ne pourraient pas se débrouiller si leur âme, si leur être tout entier n’était pas magique. C’était le cas d’Elianora, elle sombrait et avait de la difficulté à se récupérer. Tout semblait aller rapidement autour d’elle et elle perdit de nouveau contact avec la réalité, encore une fois, une seule chose lui rappelait sa conscience, et c’était la libellule à ses côtés. Ce fit également l’insecte qui lui redonna mentalement un peu de force. Alors que les hommes discutaient toujours et ne se préocupaient plus de la jeune fée, cette dernière s’illumina fortement, une lumière envahie la ruelle et elle tomba dans une sorte de transe qui ne dura que quelques instants, des secondes qui pour la fée semblèrent éternelles. Lorsque cette dernière recouvra sa lucidité, l’inconnu s’adressait à elle. Ce qu’elle venait de faire n’avait aucune importance, elle avait tenté de chasser ce qui avait entré aussi facilement en elle. Du moins partiellement, elle était toujours très faible. Il lui demanda … Ou annonça puisqu’elle ne savait pas exactement ce qui lui était arrivé, qu’elle était droguée. Puis ce qu’il dit, ne la fit pas broncher. Mais la lumière autour d’elle s’estompa, lui donnant pratiquement une allure plus humaine. Son aura devait être ce qui donnait de la clarté à la ruelle, car maintenant tout était bien sombre.

« Je dirais que ce sont tous ses défauts ensemble qui me donnent une punition bien méritée pour mes agissement forts imprudents. » dit-t-elle calmement, d’une voix basse, mais son ton de voix trahissait la peur qu’elle avait eu, mais également la faiblesse dont elle faisait preuve en ce moment. Si elle avait été agressée d’une façon bien faible comparée à la force qu’elle détenait, la façon dont elle s’y était prise pour chasser le mal d’en elle l’avait bien affaiblit. Elle ferma les yeux, tentant de comprendre un peu l’individu qui se trouvait devant elle. Mais elle n’y arrivait pas. Soit il le cachait, ou bien son état était encore plus grave qu’elle ne le pensait. Elianora jouait les fières en ce tenant droite, mais elle n’en pouvait plus, elle s’appuya contre le mur et pencha la tête. Même dans l’erreur il était bien rare qu’elle baisse les yeux. Elle acceptait ses écarts sans broncher et tout ce qui allait avec. Mais maintenant elle devait repartir d’ici, et elle était dans l’incapacité de se déplacer. Requérir de l’aide à quelqu’un qui ne veut pas en donner, n’est pas dans ses habitudes, chacun est maitre de ses agissements. Mais Elianora avait bien l’impression que si elle restait ici, ce que venait de faire cet inconnu pour elle, serait bien vain.

« Rien ne pardonnera jamais mon idiotie … Ma naïveté aurait pu emporter tout un peuple … Mais abandonner mes sœurs, serait un poids bien trop lourd à porter pour moi. J’ai besoin d’un endroit pour reprendre des forces … » avoua-t-elle finalement à son sauveur. « Je me nomme Elianora … et lorsque mon corps est sain, j’ai beaucoup à offrir. » Oh n’allez pas croire qu’elle évoquait certaines bassesses sexuelles dont ces hommes auraient pu abuser. La reine des fées détenait beaucoup de pouvoir, ainsi que de l’influence, elle ne cherchait pas à acheter l’inconnu, mais simplement le remercier pour ce qu’il avait fait, et ce qu’il ferait peut-être davantage pour elle.

Forcé de placer une main devant ses yeux pour éviter d'être aveuglé par tant de lumière, Samael se demanda s'il n'avait pas fait une erreur en restant tout seul dans une ruelle avec une fée droguée. Qui sait ce que ces voyous lui avaient fait avaler et comment elle allait réagir à la substance... Si elle passait en mode berserk, il n'était pas sûr d'en réchapper. C'est donc avec prudence qu'il fit un pas en arrière et attendit de voir ce que la créature mijotait avec toute cette clarté. Si elle continuait ainsi, ils risquaient de se faire remarquer et d'être à nouveau accostés par un groupe un peu givré.

L'obscurité reprit bientôt sa place et le guérisseur cligna des yeux avant de rabaisser son bras. Bizarrement, la fée avait l'air moins pathétique qu'auparavant mais peut-être était-ce l'effet de la pénombre. Il n'était pas un spécialiste de cette race, après tout. Néanmoins, les réflexes professionnels avaient la dent dure et il ne put s'empêcher de l'examiner sans en avoir l'air. Les prunelles grises notèrent la posture affaiblie, la voix peu assurée... Le diagnostic aurait été assez mauvais si elle n'avait pas trouvé la force de soutenir son regard. Ne jamais sous-estimer la fierté d'une femme.

" Au moins, vous en êtes consciente. C'est déjà ça. ", rétorqua-t-il à l'aveu désolé de la pauvre fée. Le ton était ironique et ses yeux réprobateurs. " Bien sûr, l'admettre ne sert à rien si vous reproduisez vos erreurs à l'avenir. "

Tout dans son attitude trahissait ses doutes à ce sujet. Pas qu'il s'inquiétait du sort de la jeune femme mais maintenant qu'il s'était retrouvé impliqué dans ses histoires, il avait tout de même le droit de donner son opinion. De sa part, il ne fallait bien sûr pas s'attendre à des compliments ou des félicitations, et encore moins à être consolé.

" Bla bla bla... ", la coupa-t-il avec agacement en balayant l'air d'une main désinvolte. " Epargnez moi vos pleurnicheries et cessez donc de vous lamenter. Vous me faites perdre mon temps. "

La fatigue avait eu raison du peu de patience qu'il possédait. Il s'apprêtait d'ailleurs à la planter là pour enfin rentrer à l'auberge quand la demoiselle eut le culot de lui demander son aide. Enfin... Pas tout à fait, mais c'était sous-entendu. Comme s'il n'en avait pas déjà assez fait comme ça ! Pivotant sur lui-même pour lui refaire face, il la fixa d'un air offensé comme si elle venait de l'insulter.

" Vous me prenez pour le bon samaritain ou quoi ? J'ai l'air de vouloir vous porter sur mon dos jusqu'à une auberge ? "

Une moue dégoûtée aux lèvres, il parcourut le corps de celle qui disait se nommer Elianora sans avoir l'air plus intéressé que ça. Visiblement, les faveurs qu'elle lui promettait - puisque c'est ainsi qu'il avait interprêté ses paroles - ne le tentaient pas plus que ça.

" Non merci, si j'avais ce genre d'intentions, je serais allé voir une prostituée, il doit y en avoir plein le quartier. ", grommela-t-il en lui saisissant le bras pour la soutenir et l'inciter à le suivre. Comme d'habitude, il avait beau râler, il finissait toujours par agir dans le bon sens. Alors qu'il guidait la fée d'une main ferme mais délicate, il marmonna dans sa barbe : " Il a fallut que je tombe sur une fée déshinibée par la drogue et nymphomane... Par la barbe de Merrilin, des nuits comme ça, je m'en passerais bien. "

Elianora acceptait tous comme ils étaient. Chaque race avait ses origines, ses histoires, et s’en était pareil pour le peuple des fées. Plus elle voyageait et plus elle apprenait de nombreuses choses au sujet des autres races. Les fées étaient un peuple pacifique qui n’avaient jamais prit part aux guerres. Mais avait bien déjà démontré leur savoir faire magique en aidant ou en survivant à l’éloignement. Elles étaient très fortes et n’avaient pas besoin de l’aide de qui que ce soit. Elianora pouvait se débrouiller. Mais elle ressentait le devoir de ne pas repartir ainsi. Faible bien sûre, mais jamais assez faible pour mourir ou se laisser mourir. La reine des fées venait de commettre une grave erreur. Avait avalé une chose que son corps avait immédiatement rejeté, et ce n’était pas aussi simple de ce régénérer. Mais seule elle pouvait y arriver, mais elle ne comprenait pas que cet inconnu refuse tout contact, c’était ainsi que les batailles éclataient, et cette manière de penser déplu à la reine, bien qu’elle le respectait. Elle était qui pour forcer le jugement de qui que ce soit? Mais visiblement, la désinvolture de l’homme ne faisait pas que lui déplaire, c’était un manque de respect, et la fée était très portée sur les bonnes manières. Croire que le peuple des fées acceptait sans broncher était une grave erreur. Elianora évitait les bagarres, mais n’hésiterais pas à parler ou à se mettre en colère. Une reine ce devait d’être ferme et respectée. Comme tout autre individu d’ailleurs …Si le respect régnait, les choses seraient bien moins compliquées. Lentement Elianora commençait à prendre une aura plus sombre, la couleur éclatante s’estompait tranquillement en même temps que l’humeur agréable de la jeune femme. Elle demandait de l’aide, ce n’était pas pour montrer ses faiblesses, mais un signe de confiance, signe qu’elle ne voulait pas en rester là et qu’elle désirait partager quelque chose avec son sauveur.

Jamais je n’ai demandé à qui que ce soit de me porter sur son dos, et lorsque je ne serai plus capable de marcher, je serai pire que morte. dit-t-elle d’une voix sèche, mais toujours calme et posée. Elle n’était pas encore en colère. Mais cela n’allait certainement pas tarder à venir. L’impolitesse du mage la dégoutait.

Les dernières paroles de l’inconnu firent vibrer de colère la jeune fée. Les quelques lumières éclairants la ruelle s’éteignirent immédiatement, en même temps que l’aura coloré d’Elianora. Si l’inconnu avait la moindre parcelle de magie en lui, et de la magie, Elianora l’avait bien sentit, il devait avoir comprit ce que ses paroles avaient terminées de faire sur la fée. La température soudainement rendue froide, la reine des fées ayant un grand pouvoir sur les éléments, faisait planer une atmosphère dangereuse autour des deux personnes dans la ruelle. Elianora garda le silence un instant avant de finalement parler. Mais avant, elle changea d’apparence. Par respect elle gardait sa véritable nature à la vue de tous. Mais le respect, elle l’avait en partie perdu pour cet inconnu qui lui crachait à la figure depuis le début de leur rencontre. Elle se métamorphosa en un homme. De la carrure du mage. Malgré sa faiblesse, la fée avait rapidement trouvé la force de montrer sa colère. Tout changea, jusqu’à sa voix lorsqu’elle s’adressa de nouveau à lui.

Peut-être croirez vous qu’un homme ne vous fera pas d’avances sexuelles … dit-t-elle furieusement, sans mâcher ses mots. Elle poursuivit en disant : J’ai toujours à vous remercier pour l’aide que vous m’avez apporté. Que désirez-vous, si ce n’est pas mon corps. Bien sûre elle se moquait. Pour elle, jamais il n’avait été question de donner son corps à cet étranger. Si tel avait été le cas, saurait été trahir sa race et son statut, jamais elle n’oserait faire une telle chose ce serait la déchéance totale. Elianora désirait partager ses connaissances.

Vous me guidiez vers votre maison, alors pourquoi être aussi abjecte? Vous croyez donc que je ne serai pas assez dure envers moi-même pour l’idiotie que j’ai commise ce soir? demanda-t-elle d’un ton plus doux malgré la voix d’homme. Elle gardait une posture fière, d’autant plus simple avec sa nouvelle enveloppe. Mais elle détestait être ainsi, elle ne faisait que marquer le manque de respect de l’inconnu, par une chose qui prouvait pour elle qu’elle le respectait moins. Elle avait toujours de la gratitude pour cet inconnu, et si il décidait de partir, elle ne ferait rien contre cela, mais une chose était certaine, elle voudrait le revoir, un jour qu’elle ne serait pas aussi faible. D’ailleurs, sa faiblesse ce fit rapidement remarquer lorsqu’elle perdait sa métamorphose. Elle revint rapidement dans sa forme originelle tout en espérant qu’il n’avait pas remarqué lui …

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