Pour enlever la crainte ... [Libre]

Elianora avait beaucoup de choses à se reprocher. Dernièrement elle avait été extrêmement imprudente et ça, elle ne se le permettait pas. La reine des fées avait des règles à respecter et même si la mort n’était pas une véritable inquiétude pour elle, abandonner son peuple alors qu’elle n’avait même pas de descendance était de la pure folie. Les fées étaient une race très posée et intelligente, mais nombreuses étaient celles qui ne comprenait plus ce qui se déroulait autour d’elles. Perdues et apeurées les fées étaient capables de nombreuses folies. Celles qui voulaient la guerre pourraient très bien tout détruire ce qu’Elianora avait construit et ça elle ne le permettait pas. La belle fée avait commis des imprudences et maintenant elle devait bien comprendre que recommencer de telles choses lui était impossible. Sinon elle ne méritait pas la place qu’elle occupait. C’était un déshonneur pour elle d’avoir un titre tel que la reine des fées et de maltraiter ce Statut. Elle savait que la perfection était impossible pour chaque race, mais elle ce devait d’être à son meilleur. Les fées étant un peuple un peu à part, Elianora n’avait personne avec qui discuter, personne à qui demander conseil, elle était jeune, très jeune pour une fée, et même si selon elle ce n’était pas une raison pour commettre des erreurs, c’était tout de même quelque chose d’important, qui inquiétait parfois la reine puisqu’elle ignorait encore tellement de choses. Elle savait qu’il ne fallait pas montrer de l’impatience, mais dans ses temps difficile, elle n’appréciait pas d’être aussi ignorante. Aujourd’hui, elle ne voulait pas retourner chez les fées. Elle voulait faire quelque chose qui l’aiderait à supporter toutes ses erreurs, elle voulait apprendre.

Elle était venue chez les anges car elle savait que c’était un endroit pur. Pas parce qu’elle craignait de subir quelque chose, maintenant même si la prudence était de mise, cela ne l’empêcherait pas de voyager comme elle l’avait toujours fait. Non c’était une race qu’elle connaissait davantage que les autres, mais elle était persuadé qu’ils pourraient lui en apprendre énormément, surtout en ces temps difficiles où elle avait davantage besoin de conseils. Les anges avaient cette particularité comme les fées de donner sans rien attendre en retour. Elianora savait qu’elle avait à donner, et elle comptait faire un échange de connaissance comme elle le faisait habituellement. Mais là, elle avait besoin d’être soutenue, car elle commençait à être incertaine de ses propres capacités. Mais elle savait qu’avant, elle devait faire quelque chose, une chose pour enterrer son passé et avancer. Car elle était l’une des rares à avoir un passé sombre qu’elle ne désirait pas changer. Mais il y avait une chose qu’elle était incapable de supporter davantage. Elle alla s’installer sur le sol, et releva le vêtement qu’elle portait, la reine des fées ce concentra rapidement sur la cicatrice qu’elle portait à la jambe. Souvenir d’une rencontre avec un Garou qui c’était mal terminé. Cette cicatrice ne faisait qu’évoquer sa peur, sa crainte idiote. Elle voulait maintenant s’en débarrasser. Mais elle savait que cela lui demandait un grand effort magique, elle était venue ici parce qu’elle serait faible, et qu’elle ne pouvait risquer sa vie une nouvelle fois. Même si n’importe qui pouvait se rendre ici, elle savait que ce territoire la protégerait.

Elle se concentra, chargeant pratiquement toute son énergie dans sa jambe. La belle fée s’illumina alors, perdit conscience de ce qui se déroulait autour d’elle, et devait rester ainsi durant plusieurs minutes. Elle voulait faire disparaitre une partie de son passé. Les fées étant un peuple avec une mémoire qui n’oubliait pas, parfois il valait mieux oublier soit même son passé. Les choses que l’ont voulait garder n’étaient pas toujours les meilleures, et si Eli avait désiré garder cette cicatrice, maintenant ce n’était plus le cas. Elle avait maintenant l’impression qu’elle l’empêchait d’avancer, qu’elle la retenait dans une prison qu’elle s’était elle-même forgée. La reine n’était plus présente, la lumière autour d’elle dégageait une immense énergie. Elle ne sentait pas que quelqu’un approchait d’elle. Même si le processus était pratiquement terminé, il devait lui rester 2 ou 3 bonnes minutes dans ces conditions. Elle était en ce moment très fragile, et même si ce pouvait être une nouvelle fois une erreur pour elle, elle jugeait qu’elle devait ce débarrassé de cette cicatrice à tout prix. Même celui d’être idiote une nouvelle fois. La personne approchait de plus en plus, Et la lumière de la fée commençait tranquillement à devenir moins aveuglante …

[Bonjour, j'espère que ça ne te dérange pas si je post ici ^^?]

Ce n’était pas une question complexe, mais pourtant ‘ou aller’ devenait pénible à choisir. Jiliade se savait fatiguée de son errance, et puis pratiquement tout les villages d’hommes ou elle s’était infiltrée l’ennuyait maintenant. Des villages simples, fades, identiques… Elle ne se rappelait plus ce qu’elle trouvait de tant émerveillant sur cette terre, pourquoi pendant toutes ces années avait-elle admiré, yeux ronds et désireux, tous petits attraits de cette terre et de ces habitants. Et pourtant aujourd’hui, elle ne pouvait croiser le regard d’un humain sans sentir le plus grand des dégoûts en son intérieur. Elle était cette femme, assez convoitée et lorgnée par les hommes, avec ses cheveux infiniment longs, ses grands yeux d’une clarté troublante, ses traits fins, arrondis, mélancoliques, mystérieux. On avait l’impression de connaître son passé en lisant dans ses yeux lunatiques, mais on ne savait rien… vraiment rien. Un regard et on avait l’impression d’être triste pour elle, de vouloir lui donner tout sa compassion… Elle savait qu’elle paraissait une incarnation même d’innocence et qu’elle avait se petit air bête qui donne l’impression aux personnes qui la regarde qu’elle est ‘facile’ à tromper, facile à manipuler… Mais ce que ces mêmes gens ne savent pas c’est que Jil sait très bien l’impression qu’elle fait sur les autres, et cela n’est qu’un n’outil de plus pour profiter de leur confiance aveugle. C’est comme ça que Jiliade, de ses mains blêmes et maladives, s’est promenée de village en village, s’incrustant dans les endroits les plus horribles, comme pour satisfaire son besoin d’haine envers le monde… elle se présentait seule dans les tavernes, bourrées d’hommes et de l’odeur infecte de l’alcool bon marché, et sans même demander, un d’entre eux se faisait pousser par ses compagnons de beuverie et arrivait à sa table, saoul comme une botte, intentant la courtiser.

À cette simple pensée, Jiliade se sentait mélangée entre l’envie de mourir de rire de ces pathétiques prétendants, et pourtant elle en avait presque pitié à la fois… Ses maintes rencontres lui avait appris bien des choses sur les péchés du monde, les horreurs de la guerre, les légendes et racontars du pays… Mais ce qui l’intéressait étrangement, c’était toutes ces petites voix qui se promènent dans l’esprits des uns et des autres, elle les entendait, les écoutait avec passion, souriait d’un air satisfait et s’amusait à corrompre les gens en les manipulant avec leur désirs noirs, leur souvenirs de pécheurs… ceux qui résistaient semblaient frôler la folie alors que Jil, souriante et extasiée, les torturait gouttes par gouttes, jusqu’à ce que le sang recouvre souvent l’endroit ou le malheureux avait tenté d’aller plus loin que Jiliade sentait qu’il était permis de l’approcher.

Pourtant en ce moment, elle s’ennuyait. Et lorsque ces moments de solitude la prenait par surprise, elle se voyait obsédée par son passé, par la dénommée Maeva et leur histoire…. Elle ressentait l’abandon qui l’avait transformé, changeant des détails mineurs, comme le noircissement de la racine de quelque cheveux, mais c’était les changements psychologiques qui avaient frappé plus fort… et tout cela, à l’insu d’une communauté complète. Elle avait elle-même remarqué que des plumes tombaient de ses ailes plus elle se renfermait sur l’idée que Maeva ne l’aimait plus, et qu’en fait peut-être ne l’avait-elle jamais aimé… et les plumes tombaient de plus en plus, s’assombrissaient et puis se détérioraient. Jiliade se prit la tête entre les mains, elle ne pouvait plus supporter ces pensées. Elle revoyait sans cesse le visage angélique et innocent de Maeva, souriante, et puis sans attendre cette même image laissait prendre forme à la peur, l’horreur, et puis l’eau qui emplissait doucement les orifices des yeux globuleux de la pauvre fille, s’infiltrait dans ses narines, inondait sa bouche, coupait son souffle… Jiliade ferma les yeux, pris une pause, une frisson la parcouru, elle semblait encore ressentir les spasmes de Mae alors que les mains froides de la déchue appuyait avec ferveur sur son cou fragile. Mais pourtant, malgré la violence de cet acte, Jil releva la tête, fixa le ciel d’un air un peu amusé, et puis se mise à rire aux éclats…

Son rire emplit l’endroit, laissant des traces de son écho partout. Jiliade regarda devant elle… sans mêmes s’en rendre compte, ses pas l’avait menée dans la Grande Plaine… Plaine des anges. Jil cessa son rire, s’essoufflant doucement. Elle mis le pieds dans l’herbe lumineuse, reflétant le soleil doré au rythme du vent… Jiliade sentit un malaise… comment s’était-elle rendue jusque sur le territoire des fées… cela faisait bien longtemps qu’elle évitait d’y mettre le moindre petit orteil, alors comment… La déchue soupira doucement, se préparant à rebrousser chemin, mais c’est alors qu’elle vit une lueur vive, un peu plus loin dans la plaine. Ses yeux s’éclaircirent, et l’air intéressée par cette brillance anormale, elle s’avança avec des pas de velours jusqu’à ce que la lumière violacée se reflète dans ses yeux. Automatiquement, elle ressentit cette crainte émaner de la même lueur, et sourit avec plus d’intérêt. Elle s’installa silencieusement en position accroupie près de l’être aux cheveux sombres et à la peau lumineuse et attendit que l’être la remarque à son tour. Une mince ligne formait son sourire mince, ses cheveux sombres glissants comme une rivière jusqu’au sol et les yeux brillants cachés par les quelques cheveux qui lui tombaient devant les yeux, Jiliade attendait, patiemment…

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